Les vœux de François Hollande pour 2016 : des promesses sur le terrorisme et le chômage

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François Hollande, jeudi soir lors de la présentation de ses vœux pour l’année 2016.

 
François Hollande avait-il lu les derniers sondages sur les vœux des Français pour l’an qui vient ? Semble-t-il, puisque, jeudi soir, lors de ses vœux télévisés, il a annoncé que l’année 2016 serait marquée par les luttes contre la menace terroriste et contre le chômage. Ce qu’il y a d’inquiétant dans son propos est que ces vœux d’un président ne semblent pas avoir plus de consistance que ses promesses de candidat.
 
« Nous venons de vivre une année terrible ! » Si François Hollande a pris un ton sévère pour évoquer l’année qui vient de s’achever, on ne peut pas dire qui ni son constat, ni son propos ne brillaient par l’originalité.
 

Des promesses sur le terrorisme et le chômage

 
Soulignant que la menace terroriste reste « à son plus haut niveau » – ce qui doit nous inciter à nous interroger sur l’efficacité de ce président et de son gouvernement près de deux mois après les attentats du 13 novembre… –, François Hollande a confirmé son souhait d’inscrire dans la Constitution la possibilité de déchoir de la nationalité française les binationaux nés en France et condamnés pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la nation.
 
Le minimum vital, estiment ceux qui sont partisans de cette mesure, mais qui divise fortement la gauche, et jusqu’au gouvernement. A quand un remaniement pour constituer un gouvernement d’unité au moins socialiste, à défaut de nationale ?
 
Mais, même à ce niveau, il n’engage en rien sa responsabilité, mais préfère placer le Parlement devant les siennes. Ajoutant à l’adresse de nos compatriotes que, « quand il s’agit de votre protection, la France ne doit pas se désunir, elle doit prendre les bonnes décisions, au-delà des clivages partisans et en conformité avec nos principes essentiels ».
 
De la part d’un président qui a désuni le pays plus fortement et plus sûrement que cela n’avait jamais été fait, c’est pour le moins osé. Peu importe ! Il ajoute : « Je n’accepterai jamais que l’on puisse opposer les Français entre eux. »
 
Plus c’est gros, plus ça passe !
 

Les vœux de François Hollande pour 2016

 
Deuxième point important – et économique – de son intervention, la baisse du chômage, dont il a fait – ne l’oublions pas d’ici 2017- une condition nécessaire pour se représenter à l’élection présidentielle.
 
Là encore, il faut avoir un drôle de toupet pour déclarer que la lutte contre le chômage reste sa « première priorité ». Où en serions-nous sinon ?
 
Et ce n’est pas en annonçant que « 500.000 personnes de plus seront accompagnées vers les métiers de demain », que cela changera grand-chose. Cette annonce est en effet largement insuffisante, et ne devrait pas apporter plus que les fameux contrats d’avenir et autres emplois aidés, dont l’INSEE indiquait l’été dernier que, en définitive, ils étaient contre-productifs, les jeunes qui en bénéficiaient étant ensuite catalogués comme « jeunes à difficultés »…
 
Tant pis ! Dans les discours, les aides se portent bien ; dans les urnes électorales aussi. Dès lors, pourquoi hésiter quand on ne sait pas faire autre chose ?
 
D’ailleurs, ce qui intéresse François Hollande, ce sont les questions climatiques. Et comme les Français ont marqué qu’ils se moquaient complètement de sa COP21, il en fait un moteur pour l’emploi : « Nous ferons de la cause du climat un grand chantier pour l’emploi. »
 
Pas sûr que cela rende nos compatriotes moins frileux sur la question de la popularité présidentielle…
 

Encore du charabia électoral

 
Un point qui aurait pu être intéressant dans ce discours, celui sur l’Union européenne et ses « insuffisances qui la mettent aujourd’hui en péril ». Mais cela n’est dit pour mieux appeler à sa réforme et son renforcement…
 
Alors ?
 
« 2015 fut une année de souffrance et de résistance. Alors faisons de 2016 une année de vaillance et d’espérance », a conclu François Hollande.
 
Le moins que l’on puisse dire, c’est que, avec lui, c’est mal parti !
 

François le Luc