Les embouteillages et la pollution ont augmenté à Paris et en Ile-de-France depuis la fermeture des voies sur berges. On le voyait, c’est désormais officiel. Le comité de suivi installé par la région a rendu son rapport. La réalité est accablante pour la politique d’Anne Hidalgo.
Début octobre, un rapport d’Airparif mi-chèvre mi-chou propre à satisfaire tout le monde notait une amélioration de la qualité de l’air sur les voies sur berges depuis leur fermeture aux voitures, et une altération sur les itinéraires de report. Plus précis et fourni, le rapport de suivi sur un an (de septembre 2016 à septembre 2017) mené par Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris et le comité qu’il préside établit sans la moindre ambiguïté que la fermeture des voies sur berge augmente les embouteillages dans et autour de Paris.
Officiel : la pollution augmente avec les embouteillages à Paris
Quelques exemples simples le montrent. Le temps de parcours sur les quais hauts a augmenté en moyenne de 54 %. Sur le boulevard Saint Germain, l’augmentation n’est « que » de 28 %. Et par voie de conséquence, la catastrophe s’étend au super périphérique, l’A86, où la hausse du temps passé en voiture atteint 47 % dans le secteur sud et 21 % à l’est. Accessoirement, les embouteillages touchent les bus, bloqués aux carrefours ou gênés par les voitures qui empiètent sur les voies réservées : le retard ainsi engendré est d’une minute le matin et deux le soir. Ces embouteillages augmentent la pollution, en termes d’oxyde de carbone, d’oxyde d’azote et de particules fines. Géographiquement, du fait de la fermeture des voies sur berges dans les beaux quartiers, elle s’est déplacée vers l’est de Paris. Sauf bien sûr sur les quais hauts, qui prennent de plein fouet également un gros accroissement du bruit, surtout la nuit.
Pour le rapport, la fermeture des voies sur berge nuit à l’économie
Cela dit, quelques centaines de piétons et de cyclistes sur les voies sur berges sont ravis. Les bobos friqués revoteront Anne Hidalgo en 2020. Mais les commerçants de Paris commencent à s’inquiéter. Sans s’éterniser sur le phénomène, le rapport du professeur Carli indique une baisse d’activité chez des commerçants du centre de la capitale. Il s’agit de témoignages et la chose n’a pas été précisément mesurée. Mais une tendance apparaît. Il apparaît que, las des embouteillages et des temps de trajet interminables, une part des habitants d’Ile de France renonce à prendre sa voiture pour venir à Paris y faire ses achats. Le recul de l’automobile est l’objectif visé par Anne Hidalgo et son conseil fortement marqué par les écologistes, mais ses conséquences économiques pourraient faire capoter le projet. Le commerce n’est pas le seul atteint. Un audit de la fédération du bâtiment montre que les embouteillages pénalisent ses entreprises : les employés perdent du temps dans les transports et elles des clients ! Nous le savions, mais c’est bien que des mesures le prouvent : l’écologisme aux mains d’idéologues sectaires comme Anne Hidalgo augmente la pollution et nuit à l’économie.