Les constructeurs automobiles accusés : les voitures connectées ne protègent pas suffisamment la vie privée des conducteurs

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Un rapport réalisé par les services du sénateur américain démocrate Edward J. Markey constate que la technologie utilisée par les constructeurs automobiles dans les voitures connectées comporte des brèches importantes au détriment de la sécurité des utilisateurs. Les voitures connectées n’offrent pas suffisamment de garanties par rapport aux visées des « pirates » cherchant à prendre le contrôle des systèmes électroniques de ces voitures et à obtenir des données sur la vie privée des conducteurs.
 
« Les conducteurs en sont arrivés au point où ils sont dépendants de cette technologie nouvelle, mais hélas les constructeurs automobiles n’ont pas fait ce qu’il fallait pour nous protéger face aux cyber-attaques ou aux atteintes à la vie privée », assure le rapport. Et le problème ne s’arrête pas là : outre ces possibles utilisations malveillantes de la communication de données utilisées par les voitures, il en existe une utilisation commerciale par les constructeurs eux-mêmes qui « pistent » les habitudes des conducteurs, en collectant, en transmettant et en stockant les informations recueillies. Ils sont en effet mieux placés que quiconque…
 

Les voitures connectées, une source de surveillance sans pareil

 
Bien sûr, les heureux possesseurs des voitures connectées n’ont pas idée de ce qui se fabrique à leur insu : ni que leurs informations sont récupérées grâce à la technologie sans fil, ni que ces données sont gardées et analysées. Parmi les 16 constructeurs automobiles qui ont fait l’objet du rapport, neuf au moins font appel à des sociétés tierces, et certains communiquent les données à des centres de données.
 
Cela permet aux exploitants de ces données de savoir précisément les lieux où se trouvaient les voitures « fliquées », à intervalles réguliers, mais encore les lieux où elles s’étaient garées, les distances accomplies – avec la durée des trajets bien sûr – et les destinations rentrées dans le système de GPS. Une atteinte évidente à la vie privée à laquelle s’ajoute la collecte régulière et massive de données « diagnostiques » de la voiture. A quand l’arrêt pur et simple par les autorités du véhicule jugé trop polluant ?
 

Les constructeurs automobiles assurent protéger la vie privée

 
Les constructeurs ayant répondu à l’enquête du sénateur Markey sont BMW, Fiat Chrysler, Ford, General Motors, Honda, Hyundai, Jaguar Land Rover, Mazda, Mercedes-Benz, Mitsubishi, Nissan, Porsche, Subaru, Toyota, Volkswagen et Volvo. Aston Martin, Lamborghini and Tesla n’ont pas répondu à l’enquête qui leur était proposée.
 
La technologie des voitures modernes fait de plus en plus appel au partage de données via l’internet, ce qui les amène à avoir des interfaces du type « Smartphone » aux multiples possibilités, qui vont de pair avec des risques accrus d’abus, de piratage, de surveillance et d’ingérence dans la vie privée.
 

Des voitures qui “parlent”, des conducteurs fliqués

 
De leur coté, les constructeurs automobiles multiplient les discours rassurants sur la protection et le respect de la vie privée des utilisateurs de leurs voitures, s’engageant à respecter des critères bien plus contraignants que d’autres secteurs de l’industrie. Le rapport Markey tend à prouver qu’en matière de Big Data, les assurances verbales ne suffisent pas.