Mugabe n’a plus d’argent : le Zimbabwe paralysé par une grève générale

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La capitale du Zimbabwe était paralysée mercredi par une grève générale dont le mot d’ordre traduit l’exaspération d’un peuple confronté aux conséquences de la politique de ses dirigeants. « Mugabe démission ! » : le cri a retenti non seulement à Bulawayo mais dans l’ensemble du pays où de nombreux Zimbabwéens ont refusé d’aller au travail, tandis que certains manifestaient leur mécontentement de manière plus visible en bloquant les routes et en brûlant des pneus. Les moindres rassemblements ont vite été réprimés par la police qui les a dispersés avec des gaz lacrymogènes.
 
Mais que faire lorsqu’un pays n’a plus d’argent ? Les fonctionnaires, les employés des transports, les professeurs, les instituteurs ne sont plus payés, et le gouvernement a strictement limité la quantité de liquide que les gens ordinaires peuvent retirer de leur compte en banque.
 

Grève générale au Zimbabwe contre la tyrannie de Mugabe

 
Au bout de 36 ans de règne du tyran communiste, aujourd’hui adepte du rapprochement avec la Chine, le Zimbabwe est confronté à la faillite.
 
Ce n’est pas la première fois que le Zimbabwe connaît une crise économique de très forte importance. Mais jusqu’ici, Robert Mugabe avait l’option de faire fonctionner la planche à billets, s’assurant une réserve d’argent toujours frais. Le corollaire ? L’hyperinflation qui a atteint un record historique au Zimbabwe, obligeant le pays à abandonner sa monnaie nationale en 2009. Le pays n’a pas eu d’autre choix que de recourir au dollar américain. Il va de soi que Mugabe n’a pas la possibilité de l’imprimer à volonté…
 
Le yuan chinois fait également partie depuis peu du panier des devises de référence mais, malgré la volonté de rapprochement entre le Zimbabwe et la Chine affirmée par leurs dirigeants ces dernières années, il ne semble pas que celle-ci veuille éponger les dégâts.
 

Mugabe n’a plus d’argent – sauf pour son anniversaire

 
Tandis que les gens ordinaires manquent de tout, les dignitaires du gouvernement continuent de « festoyer », dénonçaient des manifestants. Pour son 92e anniversaire au mois de février, Robert Mugabe a organisé une fête financée par les deniers publics : elle a coûté, cela ne semble pas contesté, la coquette somme d’un million de dollars.
 
Tel est l’aboutissement d’années de règne soviétoïde, marqué par le racisme anti-Blanc qui a poussé les autorités à débarrasser les pays de ses forces vives, ces fermiers blancs qui mettaient en valeur l’extraordinaire richesse agricole du Zimbabwe.
 
La réponse du gouvernement aux manifestations et à la grève générale de mercredi est caractéristique. On a brandi la menace face à ceux qui se laisseraient aller à la dissidence. C’est à la télévision d’État qu’a été diffusée une annonce sans ambiguïté : toute personne diffusant des SMS qui « pourraient être jugés de nature à décourager, inciter à la violence, menacer les citoyens et causer des troubles » sera arrêtée.
 

Anne Dolhein