Ado, écolo, socialo, libéral :
Macron, la révolution à visage poupin

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Macron va convoquer un nouveau sommet du climat. Au bras de son épouse-maman, successeur de Hollande, chouchou de la banque Rothschild, notre Jupiter à visage poupin, sous divers déguisements d’ado, de socialo, de libéral ou d’écolo, incarne toujours la même révolution.
 
Philippe Tesson l’a noté : ce n’est pas Mélenchon, la révolution, c’est Macron. Le vieux sage du Théâtre de poche a toujours des intuitions fortes. Quel est en effet le but de la révolution ? C’est de créer un homme nouveau. Or Mélenchon n’est qu’un très vieux masque de l’homme nouveau, dans sa version dix-neuvième, comme Jean d’Ormesson caricature la version dix-huitième. L’emploi du député de Marseille ex sénateur de l’Essonne (Boulanger, nous voilà !) est de figurer la révolution aux yeux du système pour détourner du populisme les masses les plus crédules.
 

L’ado Macron fait la révolution sans culotte mais non sans culot

 
La vraie révolution, c’est Macron. Question d’âge, d’abord. L’ado président chamboule les lignes. En France, les sans-culottes sont jeunes : Saint-Just, Bonaparte. Ça leur donne le culot nécessaire. Il en faut pour dire aux ouvriers de travailler un peu pour se « payer un costard » façon Macron Fillon. Ou pour croiser dans les gares des « gens qui ne sont rien ». Il en faut pour dire tout haut d’une seule phrase ce que pensent tout bas et Hollande et Rothschild. Pour oser dire qu’être quelque chose c’est avoir beaucoup. Pour éliminer du paysage les sans dents, sans mains, sans existence. Jeanne Smits l’a fort bien dit ici même, la révolution socialo prétend servir les pauvres, elle les exploite. C’est de naissance. Marx n’a pas pensé la révolution pour libérer le prolétariat, il a choisi le prolétariat comme moyen de briser par la révolution une société qu’il haïssait (aujourd’hui, certains se servent de l’islam et de l’immigration aux mêmes fins).
 

Socialo et libéral, Macron c’est Marx et Simone Veil

 
C’est aussi pour détruire la société haïe qu’il était partisan du libre échange. Il écrivit pour l’expliquer deux discours contre le protectionnisme et pour le libre échange. Selon lui « le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale ». Ainsi le libéral atlantiste européiste Macron œuvre-t-il à la même révolution mondialiste que Marx. C’est pourquoi la vieille garde socialo le rallie-t-elle aussi bien que les républicains opportunistes.
 
Macron c’est l’UMPS à lui tout seul, c’est le vrai visage de la république socialo-libérale enfin révélé, cette vieille utopie que les magazines et les sondages préparent depuis Chaban-Delmas. Jusqu’à présent, l’instinct du peuple français l’avait écartée. Ni Rocard ni Simone Veil ne put être élu, Bayrou en rêva longtemps, Macron l’a fait. Macron, c’est Simone Veil, en plus poupin, passé par la « droite » au lieu de passer par la « gauche ».
 

Macron pour l’immigration car elle favorise la révolution

 
Mais ce qui fait de Macron un expert efficace de la révolution est qu’il met en œuvre une vraie réflexion sur la révolution. Que faire en effet pour réussir une révolution ? S’appuyer sur une classe révolutionnaire et mobiliser les masses. Quelle classe ? Pas le prolétariat français ou européen, ou le peuple français et européen, contre lesquels cette révolution est dirigée. D’où, sur le modèle recommandé par le Think Tank socialo Terra Nova depuis 2008, le recours en grand à l’invasion immigration. C’est pourquoi Emmanuel Macron est un immigrationniste forcené. La libre circulation des envahisseurs est encore plus destructrice que le libre-échange des biens : en bon marxiste Macron hâte la révolution par l’ouverture des frontières au flot des migrants. Tranquille : le prétexte humanitaire le justifie, l’avidité à court terme et courte vue des entrepreneurs avides de main d’œuvre à bas prix le demande.
 

Dans son délire, l’ado écolo lie Trump, le terrorisme et le réchauffement

 
Et comment mobiliser les masses ? En leur proposant un grand devoir humain. Une nouvelle frontière à l’ambition des jeunes. L’ado Macron se fait écolo, il dit aux autres ados, notre avenir, c’est notre mère la Terre. Il défie le senior Trump, le bat au bras de fer (Yesss ! Give me five !!), prend acte de sa décision de sortir de l’accord de Paris sur l’environnement, mais, comme c’est un ado constructif, ne désespère pas de « le convaincre » et annonce pour décembre prochain un nouveau sommet à Paris, notamment pour régler « l’aspect financier ».
 
Au passage il fait le buzz en lâchant : « On ne peut prétendre lutter efficacement contre le terrorisme si on n’a pas une action résolue contre le réchauffement climatique ». Et le grand clabaudage des médias s’emballe.
 

La révolution Macron exploite les menaces globales

 
Boulevard Voltaire ironise : « Evidemment, Merah, c’était ça : il fait de plus en plus chaud à Toulouse, c’est bien connu. Molenbeek, Belgique : là aussi, ça se réchauffe ». Libération au contraire défend son président, produit des rapports du Pentagone définissant le changement climatique comme un « multiplicateur de menaces ». Selon notre éminent confrère, « l’académie des sciences américaine a clairement corrélé la sécheresse syrienne, qui a eu lieu de 2006 à 2009, à la naissance du conflit syrien en mars 2011 ». Et de citer un « scientifique spécialisé dans le climat », Richard Seager, lequel estime : « Nous ne disons pas que la sécheresse a causé la guerre (…) mais que cela a fait partie des facteurs de stress qui ont conduit à la naissance du conflit ».
 
Bon sang, mais c’est bien sûr ! De la même manière qu’un battement d’aile de morpho sur le cours supérieur de l’Aproague compterait, selon une copine de ma concierge qui est technicienne de surface au CNRS, parmi les causes du déluge.
 

Macron, visage poupin de la pensée magique

 
Le propre – et l’avantage – de la pensée complexe d’Emmanuel Macron, c’est qu’elle est magique. Débarrassé du principe de non contradiction et des autres impédiments de la logique traditionnelle, elle peut affirmer sereinement tout ce qui lui est utile.
 
Et ce qui est utile en l’espèce dans la déclaration de Macron, outre qu’elle fait parler d’elle, c’est la révolution. Peu importe qu’il y ait un réchauffement climatique, peut importe que l’homme y concoure ou non d’une façon significative, peu importe encore la véritable nature du « terrorisme » dont on parle, son existence réelle, les forces qui l’ont organisé et fait croître, ce qui compte, c’est le devoir, devoir moral et intellectuel de lutter contre les grandes menaces qui pèsent sur l’humanité Une en les liant dans un même système.
 

Le chaman de la révolution utilise le levier écolo

 
Nicolas Hulot vient d’annoncer la suppression de réacteurs nucléaires (« jusqu’à dix-sept ») pour réduire la part du nucléaire à « 50 % d’ici 2025 »). L’écolo vedette a visiblement les coudées franches, ce n’est qu’à ce prix qu’il a quitté son confort pour un ministère, et le président lui a manifestement donné pour mission de faire le plus de bruit possible. La révolution écolo sera le pendant pour le prochain quinquennat de ce que fut la sociétale sous le précédent.
 
Or Macron n’est pas devenu écolo pour se faire plaisir mais parce que maman Brijou lui a parlé d’Archimède : donnez-moi un levier et je soulèverai le monde. Pour faire la révolution, pour chambouler le monde et créer l’homme nouveau, il faut un levier. Ce levier, c’est l’écologisme. Le devoir imposé à l’humanité enthousiaste, devoir de nature superstitieuse, de sauver la terre. Ce devoir induit une nouvelle morale, une nouvelle politique, une nouvelle spiritualité. C’est cela la révolution d’aujourd’hui, dont Emmanuel Macron est devenu le chaman à la mode.
 

Pauline Mille