En Allemagne, la Saint Martin disparaît dans des écoles et devient la Fête des Lumières…

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Trop de musulmans parmi les élèves – il faut s’adapter. Un certain nombre d’écoles et de garderies, en Allemagne, ont décidé de faire disparaître le jour tant fêté et tant attendu de la Saint Martin. Ou plutôt de le subvertir en le remplaçant par « la Fête des Lumières ». Le réajustement religieux et culturel est en cours. Et le prétexte de la vague migratoire qui déferle sur nos frontières, n’est que l’ultime argument d’une déchristianisation pluri-séculaire de toute l’Europe.
 

La Saint Martin, fête chrétienne

 
Il y a quelques jours, un pasteur protestant en Allemagne a proposé son église à un groupe d’une cinquantaine de migrants, avec cet impératif : « Avant que les réfugiés ne viennent dans notre église, les sièges doivent être enlevés ainsi que l’autel, la chaire et les croix qui sont mobiles ». Pour qu’ils s’y sentent davantage accueillis et non brusqués dans leurs coutumes et leur foi…
 
Aujourd’hui, c’est la Saint Martin qui est visée – et pour les mêmes raisons.
 
Elle est tout particulièrement fêtée, en Allemagne, ce 11 novembre, jour de l’année 397 où fut enterré l’ancien officier romain de Tours qui avait partagé son manteau en deux pour réchauffer un mendiant. Pendant toute la semaine qui précède, les enfants préparent leur lanternes et leurs lampions, à l’école, à la garderie et même à la maison. Le soir venu, un homme à cheval déguisé en soldat romain, ouvre un long cortège scintillant, sous les yeux émerveillés des familles… jusqu’au grand feu de la Saint-Martin, qui symbolise la lumière dans l’obscurité, à l’image du geste charitable du saint, dans la Rome païenne.
 
On y mange une belle oie rôtie – en souvenir des oies piaillantes qui avaient averti le peuple de la cache de saint Martin, refusant obstinément sa chaire d’évêque. Biscuits et sucreries réjouissent les enfants, dans cette dernière grande fête avant le jeûne de l’Avent…
 

Des cortèges de milliers de personnes en Allemagne

 
Les processions de Saint-Martin peuvent totaliser jusqu’à 6.000 participants. On ne retire pas une telle fête à la ferveur populaire – on la transpose, on la remanie, on la dénature. Ce sera désormais la « Fête des Lumières ». On la rapporte à un objet, comme Noël signifie les cadeaux, et Pâques le chocolat.
 
L’argument : les migrants. Il faut « faciliter l’intégration » et adopter ce « sens de l’unité », afin « d’atteindre autant d’enfants que possible ». « En considération pour les réfugiés », des garderies de Düsseldorf ont carrément aboli les préparatifs de la fête pour leurs bambins…
 
En revanche, ces pauvres migrants déracinés, eux, il faudra tout faire pour qu’ils gardent leurs coutumes et qu’ils puissent exercer leur foi religieuse ! Le paradoxe, comme le ridicule, ne tue pas.
 
Heureusement, tous les établissements scolaires ne sont pas concernés. « Nous célébrerons la Saint Martin et non « la fête des Lumières ». C’est la décision des parents » affirme cette directrice dont les classes sont pourtant remplies à 90 % d’enfants d’immigrés… dont les trois quarts sont musulmans – quand on veut, on peut.
 

Starbucks gomme aussi une fête chrétienne

 
Il y avait déjà eu une tentative pour renommer ce jour mal né… Le politicien de gauche, Rüdiger Sagel, avait proposé en 2013 de le rebaptiser « Fête du Soleil, de la Lune et des Étoiles », la mention de Saint Martin étant à ses yeux « une discrimination » pour les non-chrétiens. Mais la désapprobation fut alors quasi générale, des autorités religieuses à celles de son parti.
 
Cette fois, c’est merveilleux : ça s’est fait « tout seul »…
 
La déchristianisation ambiante souffle partout son vent laïciste et maçonnique. Et pas seulement en Europe. Un journaliste du magazine en ligne Breitbart se plaignait de l’évolution des célèbres gobelets de la marque « Starbucks » qui, pour « Christmas », se paraient de rouge, d’étoiles et de flocons… Pour ce Noël, il n’ont gardé que la couleur rouge et célèbrent désormais « les vacances ».
 

Une « civilisation desséchée » par la déchristianisation

 
Pas la peine, pour l’Europe, d’accuser le déferlement migratoire : ce phénomène ne fait que dévoiler – et parachèvera sans doute – l’impasse intellectuelle, morale et religieuse où est rendu le Vieux Continent, après des siècles de déchristianisation.
 
Un journaliste du Wall Street Journal a parlé d’une « civilisation desséchée ». Desséchée, oui, par la politique menée depuis les Lumières (justement!) pour ravir à ces pays leur Foi, leur histoire, leur culture. Le travail de notre XXe siècle français a été, à ce titre, emblématique.
 
On a « offert » à ces peuples les droits de l’homme, la tolérance, l’esprit d’ouverture, le progrès, le loisir, le rêve d’un monde plus juste et plus vert… Piètres ersatz de principes tout chrétiens, car vidés de tout référent divin, braqués et centrés sur l’homme roi. Ils sont désormais des cibles faciles, malléables à souhait. Et c’est tout seuls, glissant sur la pente dessinée, qu’ils effacent peu à peu leur âme.
 

Fête des Lumières : le retour généralisé à des fêtes païennes

 
Le choix du nom « fête des Lumières » est loin d’être anodin. Certes, il se réfère à ces multiples flambeaux qui accompagnent le défilé de la Saint Martin. Mais c’est l’écho, surtout, de ces fêtes païennes qui célébraient jadis les solstices d’hiver ou les solstices d’été, le début des saisons et leur terme… Comme Lyon qui efface peu à peu la signification profondément religieuse de son 8 décembre dans sa propre fête des Lumières, l’Allemagne refoulera sans doute, in fine, son Saint Martin dans les ténèbres…
 
Ainsi, c’est le retour progressif aux cultes païens ancestraux, dont l’universalité et l’ancienneté sont à même de provoquer l’adhésion de tous et un nivellement religieux global.
 

Clémentine Jallais