En Arizona, les manuels scolaires ne parleront plus d’avortement

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Les écoles de Gilbert, Arizona, ont décidé de rectifier des manuels scolaires de biologie de lycée, leur conseils de direction ayant constaté qu’ils ne sont pas conformes aux lois de l’Etat, votées il y a deux ans, qui imposent la « présentation de l’enfantement et de l’adoption comme préférables à l’avortement choisi ». La mesure, adoptée par 3 voix contre 2, pourrait se traduire par la découpe des pages litigieuses dans l’ensemble des manuels de biologie remis aux lycéens, ou le collage d’informations correctes.
 

L’Arizona refuse la présentation des moyens d’avortement

 
Le livre en question, Campbell Biology : Conceptions and Connections, présente l’abstinence, la contraception, la ligature des trompes, la stérilisation masculine et les pilules abortives comme des moyens d’éviter des naissances.
 
Staci Burk, présidente du conseil, estime que son district est le premier à s’assurer que l’intention du législateur est respectée. Pour Natalie Decker, avocat de l’Alliance Defending Freedom, qui a alerté les autorités sur le chapitre en question, la loi interdit toute présentation positive de l’avortement, que ce soit dans le cadre des cours d’« éducation sexuelle » ou dans les autres matières.
 
Bien sûr, les organisations de gauche et les autorités éducatives de l’Etat crient à la censure, accusant les responsables des écoles de Gilbert de vouloir occulter de simples informations. « En général, la simple mention d’un moyen de provoquer médicalement l’avortement n’indique pas automatiquement un manque de préférence pour l’enfantement et l’adoption… Il est de la responsabilité de l’enseignant d’apporter le contexte nécessaire », a déclaré Chris Kotterman, du département de l’éducation.
 

Manuels scolaires : censure ou choix ?

 
Du côté de l’ACLU (association pour les libertés civiles), on souligne que « la suppression de faits que certaines personnes ou certaines organisations trouvent désagréables crée un précédent effroyable ».
 
Cela n’est peut-être pas entièrement faux, mais cela ne manque pas de sel : ce sont les mêmes qui militent contre la présentation d’une échographie de leur bébé aux femmes désirant avorter, ou contre le rappel des conséquences négatives de l’avortement. On imagine de même leur probable colère si des manuels utilisés dans les écoles publiques présentaient clairement ces données.
 
Il faut aussi rappeler qu’aux Etats-Unis, les parents peuvent avoir leur mot à dire sur les programmes enseignés à leurs enfants. Dans ce cas précis, le vote du conseil de direction a eu lieu en public devant une salle bondée ; les parents ont été invités à s’exprimer et les deux tiers d’entre eux se sont levés pour demander la rectification des manuels. Sans doute la loi du nombre n’est-elle pas tout, mais on aimerait qu’en France le peuple soit ainsi consulté sur de tels sujets.