La conférence des évêques de Pologne le dit clairement : pas de communion pour les divorcés « remariés »

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Mgr Stanislaw Gadecki, président de la conférence épiscopale de Pologne.

 
Les évêques de Pologne, réunis en assemblée générale à Zakopane, ont fait une déclaration publique par le truchement de leur porte-parole, Pawel Rytel-Andrianik, rappelant que l’enseignement de l’église quant à la réception de la sainte communion par les personnes engagé dans une relation non sacramentelle « n’a pas changé » du fait de l’exhortation Amoris laetitia. Ils ont précisé que les catholiques se trouvant au sein de telles relations doivent être amenés vers « une véritable conversion et à une réconciliation avec leur époux ou épouse et avec les enfants nés de cette union ». La conférence des évêques de Pologne devient ainsi la première de ces assemblées nationales ou régionales d’évêques qui en tant que telle, affirme sa volonté de rester fidèle à l’enseignement catholique traditionnel sur le mariage.
 
Les évêques polonais ont pris la peine de rappeler que le pape Jean-Paul II, dans son exhortation post-synodale Familiaris consortio, explique que l’accès aux sacrements et notamment à la communion n’est possible pour les divorcés « remariés » s’ils vivent loyalement comme frère et sœur dans une relation chaste. Amoris laetitia conteste objectivement cette position, invoquant la difficulté d’une vie de continence entre époux légitimes pour envisager un assouplissement au profit des couples illégitimes.
 

La conférence des évêques de Pologne, première à rappeler la doctrine

 
Les évêques polonais veulent aller plus loin dans le rappel de l’enseignement traditionnel de l’Eglise à ce sujet, puisqu’ils annoncent de nouvelles discussions en vue d’établir des directives pour le soin pastoral vis-à-vis des personnes vivant dans des relations « non sacramentelles » : elles auront lieu lors de leur prochaine assemblée générale à l’automne. Il sera question de mesures concrètes pour accompagner les divorcés « remariés ».
 
Plusieurs évêques polonais avaient déjà à titre individuel réaffirmé l’enseignement de l’Eglise. OnePeterFive.com rappelle que Mgr Jan Watroba, président du conseil pour la famille au sein de la conférence des évêques de Pologne, avait regretté en novembre dernier qu’il n’y ait pas d’« interprétation unifiée ni de message clair » à propos d’Amoris laetitia qui appelle en soit des interprétations. « Personnellement, peut-être par habitude mais aussi par conviction, je préfère les documents, tels ceux de Jean-Paul II, qui n’exigent pas des commentaires supplémentaires ou des interprétations à propos de l’enseignement de Pierre », disait-il.
 

Pas de communion pour les divorcés remariés, parce que cela contredirait ce qu’est l’Eglise

 
Mgr Wrobel ajoutait qu’il était impossible de modifier l’enseignement sur l’accès à la communion : « La doctrine de l’Eglise n’est pas sujette au changement, sans quoi elle n’est plus l’Eglise du Christ fondé sur l’Evangile et sur la tradition. Il n’est donné à personne de modifier la doctrine dans la mesure où personne n’est maître de l’Eglise ».
 
Selon The Tablet, hebdomadaire catholique britannique, Mgr Stanislaw Gadecki, président de la conférence épiscopale de Pologne, a déclaré en juillet 2016 : « L’Eglise de Pologne refusera la communion aux catholiques divorcés remariés malgré le document sur la famille historique du pape François qui a ouvert la porte à cette possibilité ».
 
A ce jour, d’autres conférences épiscopales ont au contraire clairement affirmé que sous certaines conditions, des personnes divorcées et civilement remariées alors que leur union sacramentelle n’a pas été déclarée nulle, peuvent accéder à la communion à la suite d’un processus de « discernement » aboutissant à une décision subjective de pouvoir communier. C’est le cas à Malte et en Belgique notamment. Leurs prises de position hétérodoxes n’ont pas été critiquées ou invalidées par le Vatican.
 

Jeanne Smits