Dans une courte vidéo, Alex Newman du New American expose les raisons pour lesquelles le Congrès doit faire l’audit de la Réserve fédérale américaine. Une double proposition est actuellement devant la Chambre des représentants et le Sénat des Etats-Unis ; l’arrivée de Trump à la Maison Blanche accroît ses chances de prospérer. Et cela aurait des répercussions pour le monde entier, vu le poids du dollar, et donc de toutes les décisions y afférant, dans l’économie globale.
L’objectif de la proposition d’audit de la Fed est d’ouvrir le livre de comptes de la Banque centrale américaine, ce qui aurait pour résultat de montrer aux Américains tout ce qui s’est passé derrière les portes closes de cette institution aussi opaque que puissante – et surtout, au nom de quelle politique.
La Federal Reserve Transparency Act (H.R.24) devant la Chambre des représentants a déjà plus de 200 co-sponsors qui soutiennent ce texte introduit par le républicain Thomas Massie. Au Sénat, sous la cote S.16, c’est le sénateur Rand Paul, fils de Ron, qui promeut le projet, avec beaucoup de soutiens là encore.
Pourquoi le Congrès veut l’audit de la Réserve fédérale
Alex Newman note que le moment est peut-être unique pour obtenir l’approbation de ces textes. Lors de la dernière législature, le projet avait été adopté à 333 voix par les représentants et avait également obtenu une majorité au Sénat. Au cours de sa campagne, Donald Trump a plusieurs fois affirmé son soutien à la démarche, accusant même l’un de ses adversaires de n’avoir pas participé au vote au Sénat lors de la précédente lecture.
Pour Trump, il est clair que la Fed renfloue les marchés boursiers en manipulant une « économie très artificielle ».
Cela fait ainsi plus de 100 ans que la Fed gonfle puis réduit la quantité d’argent disponible avec pour résultat une succession d’expansions et de crises, qui siphonnent toujours les biens des Américains – surtout des plus pauvres et des classes moyennes – pour les transférer vers les plus riches des plus riches. Le système a également rendu possible l’installation de l’Etat-providence et de l’Etat belliqueux, affirme Newman, par la dépense inconsidérée de sommes gigantesques. Ce n’est pas un hasard si les Etats-Unis affichent aujourd’hui une dette publique de 20.000 milliards de dollars.
Alex Newman du “New American” explique que le moment de l’audit est venu
Plus troublant encore est le fait que la Fed crée de l’argent à partir de rien, souvent destiné à ses amis. Lors de la dernière crise, en 2008, un audit partiel – l’audit général ayant été saboté par Bernie Sanders et quelques autres – a révélé des réalités scandaleuses. On a ainsi appris que la Réserve fédérale a créé 16.000 milliards de dollars, notamment par l’achat d’actions, distribués aux « copains » : des méga-banques, des banques centrales étrangères, des sociétés commerciales privées, des banques appartenant à des dictatures brutales, sans le moindre contrôle ni la moindre transparence.
16.000 milliards de dollars représentent la valeur totale de l’économie américaine.
Face à une Réserve fédérale incontrôlée, les Américains ont le droit de savoir ce qui se passe, poursuit Newman, mais cela ne leur a jamais été permis faute d’audit complet de cette institution.
Le Congrès des Etats-Unis vers le démantèlement de la Réserve fédérale ?
Les dirigeants de la Fed, élus par les banques qui possèdent la Réserve fédérale et les réserves régionales, évoquent la possibilité d’un audit comme une très mauvaise chose, contestant l’idée que les Américains puissent avoir connaissance des politiques monétaires qu’ils mettent en place, alors même que l’argent des Américains est en cause et que ceux-ci n’accepteraient pas pareil rejet de la part de n’importe quelle institution publique.
Le moment historique de passer à l’action est arrivé, selon Alex Newman. Il rappelle que le premier initiateur d’un projet d’audit de la Fed, Ron Paul, a déposé son projet dans la foulée de la crise de 2008 : c’était l’année suivante. Il déclarait que les Américains devaient savoir ce qui s’était passé à la Fed en vue de la démanteler. C’est l’objectif clairement affiché, en vue duquel l’audit n’est qu’une première étape nécessaire – indispensable parce qu’il montrera à quoi la Réserve fédérale a joué depuis plus d’un siècle. S’il n’y avait rien à découvrir, elle n’y serait pas à ce point opposée.