Discours de Varsovie :
Donald Trump appelle les peuples d’Occident à se battre pour leur famille, pour leur patrie, pour leur civilisation et pour Dieu !

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Donald Trump délivre un discours sur la place Krasiński à Varsovie, le 6 juillet.

 
Un discours majeur avait été annoncé par la Maison Blanche et discours majeur il y a eu ! Un discours par lequel le président des Etats-Unis d’Amérique appelle les nations européennes à redevenir fières de leur passé et de ce qu’elles sont, et à ne pas oublier qu’elles seront faibles si elles ne reposent pas sur des familles fortes et des valeurs fortes. L’Occident court un grand danger face au « terrorisme islamique radical », pour reprendre les mots de Donald Trump, mais aussi, et peut-être surtout, face à lui-même. Il ne sert à rien d’avoir les économies les plus riches et les armements les plus puissants si nos esprits sont faibles et si nous manquons de volonté. Notre civilisation disparaîtra si elle ne se ressaisit pas car, après avoir vécu sous la menace du communisme, « nous sommes confrontés à une nouvelle idéologie tyrannique, une idéologie qui cherche à exporter le terrorisme et l’extrémisme dans le monde entier ». Voilà en substance le message envoyé à l’Amérique et à ses alliés depuis Varsovie.
 

Un voyage pour redorer l’image internationale de Donald Trump

 
Si Donald Trump était venu les 5-6 juillet en Pologne avant de se rendre au G20 à Hambourg dans le but, comme on l’a dit, de faire diffuser son image devant des foules étrangères qui lui sont acquises, l’opération est réussie. Tout président américain est favorablement accueilli dans ce pays qui n’a pas oublié le rôle joué par Ronald Reagan dans l’affaiblissement de l’Union soviétique. Un affaiblissement qui a permis au peuple polonais de briser ses chaînes. Mais Donald Trump, après son discours place Krasiński à Varsovie, devant le monument à la gloire des combattants de l’Insurrection de Varsovie en août-septembre 1944 (200.000 Polonais tués, dont 90 % de civils massacrés par les Allemands), conservera une place spéciale dans le cœur des Polonais à défaut d’être aimé par les « élites » à l’ouest du continent européen.
 

La Pologne donnée en exemple à l’Occident

 
« Dans le peuple polonais, nous voyons l’âme de l’Europe, votre nation est grande parce que votre esprit est grand et que votre esprit est fort », a clamé le président américain après avoir souligné le rôle des Polonais dans l’histoire de son pays – et dans son élection. Mais il allait aussi évoquer l’histoire de la lutte de la nation polonaise pour recouvrer son indépendance perdue à la fin du XVIIIe siècle, en particulier contre l’armée soviétique partie à la conquête de l’Europe dont les armées de la Pologne renaissante stoppèrent l’avancée en août 1920. Dix-neuf ans plus tard, elle faisait face aux envahisseurs nazis et soviétiques, et l’on connaît le lourd tribut versé par la Pologne pendant la guerre – l’Holocauste qui a frappé ses citoyens juifs, mais aussi les innombrables autres victimes polonaises de la guerre. Ce fut enfin la résistance à la dictature communiste qui n’aurait pas été possible sans la foi en Dieu des Polonais.
 
Donald Trump a ainsi rappelé l’extraordinaire spectacle de ce million de Polonais qui en présence du pape Jean-Paul II en 1979, plutôt que de demander un meilleur niveau de vie, criaient : « Nous voulons Dieu ! » « Ce message reste tout aussi vrai aujourd’hui », a continué Trump sous les applaudissements, le peuple de Pologne, le peuple d’Amérique et le peuple d’Europe clament toujours : « Nous voulons Dieu. »
 

Le discours de Varsovie : Dieu, famille, patrie

 
Le président américain avait rencontré dans la matinée son homologue polonais Andrzej Duda, puis s’était rendu au sommet de l’Initiative des trois mers à la rencontre des dirigeants de douze pays d’Europe centrale et orientale. Il leur avait exprimé le soutien des Etats-Unis à ce forum de coopération régionale des pays de la Baltique à l’Adriatique et à la mer Noire. Il leur a notamment fait cette promesse : grâce aux exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) américain et aux gazoducs qui relieront bientôt ces pays dans l’axe nord-sud, plus jamais ils ne seront tenus en otage du monopole russe sur le gaz.
 
Lors de son discours à la nation polonaise, devant la foule et tous les anciens présidents de la Pologne démocratique, y compris Lech Walesa dont Donald Trump a salué la présence, le président américain a aussi confirmé de manière très claire l’engagement américain au titre de l’article 5 du Traité de l’Atlantique nord, chose qu’il avait refusée de faire au dernier sommet de l’OTAN à Bruxelles. Il a par la même occasion appelé la Russie à cesser de jouer un rôle de déstabilisation et à se joindre au concert des nations responsables contre nos ennemis communs et pour la défense de la civilisation.
 

Un appel vibrant aux peuples d’Europe et d’Amérique pour qu’ils se lèvent et défendent leur civilisation commune

 
Mais, a rappelé le président américain en s’adressant aux dirigeants des pays alliés de l’Amérique, « la question fondamentale de notre époque, c’est de savoir si l’Occident a la volonté de survivre. Avons-nous suffisamment confiance en nos valeurs pour les défendre à tout prix ? Avons-nous assez de respect envers nos citoyens pour protéger nos frontières ? Avons-nous le désir et le courage de préserver notre civilisation face à ceux qui voudraient la subvertir et la détruire ? »
 
L’Amérique serait-elle en train de reprendre, avec Donald Trump, la tête du monde libre face à la menace islamique ? En tout cas, avec la visite du président des Etats-Unis, la Pologne et les pays d’Europe centrale et orientale ont obtenu, outre la confirmation des garanties de défense collective face à la Russie, un sérieux soutien dans leur conflit avec l’ouest du continent sur la question de l’immigration, et aussi dans leur résistance à l’idéologie libérale-libertaire en vogue des deux côtés de l’Atlantique ! Ainsi que l’a souligné la première ministre polonaise Beata Szydło dans un entretien à la télévision publique TVP Info, Donald Trump mise en Europe sur des partenaires qui voient le monde comme lui, un monde « qui a perdu ses repères en partant à la recherche d’idéologies fausses, des idéologies derrière lesquelles on trouve des intérêts économiques bien définis et puissants ».
 

Olivier Bault