La Correctio a plus d’efficacité qu’on ne le dit – mais le pape François continue de défendre “Amoris laetitia”

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La Correctio filialis mettant en évidence sept hérésies favorisées par l’Exhortation post-synodale Amoris laetitia a été très largement critiquée, même dans les milieux plus sceptiques à l’égard des innovations introduites à la faveur du texte du pape François. Il fallait faire autrement, les signatures n’ont pas le poids requis, il ne fallait pas tout mettre sur la place publique. Remarques de forme qui passent à côté de l’essentiel : la gravité d’une situation qui peut bien pousser des catholiques à réagir et même à s’y sentir obligés en conscience. On comprend aussi la révérence à l’égard du pape – et sans aucun doute c’est le mot « hérésie » qui fait peur. Mais en des circonstances analogues, lorsque l’entreprise de démolition de liturgie traditionnelle de rite latin était en cours, c’est certainement la résistance de quelques-uns, sous des formes très diverses, qui nous vaut de pouvoir en bénéficier librement aujourd’hui. « Rendez-nous l’Ecriture, le catéchisme et la messe », lançait Jean Madiran au pape Paul VI… Enfin, la Correctio, outre qu’elle a fait l’effet d’une bombe sur le plan médiatique, a provoqué des réponses, enfin. Après le cardinal Müller invitant à une discussion théologique, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’« il est important de dialoguer même au sein de l’Eglise ». « Les gens qui sont en désaccord l’expriment, mais à propos d’affaires comme celles-ci, nous devons raisonner, essayer de nous comprendre mutuellement. » Après des mois et des mois de silence de la part du pape François, il semble que les autorités vaticanes aient pris la mesure de la nécessité d’en sortir. C’est la première preuve de l’efficacité de la Correctio – et de la nécessité de l’avoir faite.
 

L’efficacité de la “Correctio” : on en parle et des cardinaux répondent

 
Mais plusieurs autres nouvelles entourent désormais l’affaire d’Amoris laetitia. D’une part, les commentaires faits par le pape devant ses confrères jésuites en Colombie à propos de l’exhortation méritent une analyse : selon lui, l’exhortation est pleinement thomiste. D’autre part, des théologiens catholiques ont contesté la Correctio en expliquant qu’elle se fondait sur une mauvaise traduction anglaise du texte original (pour cela, ils se réfèrent au latin qui n’est certes pas la langue de rédaction d’Amoris laetitia).
 
Première étape, la Colombie. La presse française a fait écho aux déclarations du pape propos des commentaires négatifs sur l’Exhortation, ce qui a porté certains à croire que François s’était expliqué en profondeur sur la question et qu’il avait invoqué l’autorité de saint Thomas d’Aquin. « Certains soutiennent que derrière Amoris laetitia, il n’y a pas de morale catholique, ou, tout du moins, que ce n’est pas une morale sûre. Je veux rappeler de manière claire que la morale d’Amoris laetitia est une morale thomiste, celle du grand Thomas. » En réalité, cet argument n’est pas nouveau, comme nous allons le voir.
 

Le pape François invoque saint Thomas devant les jésuites de Colombie

 
A Cartagena en Colombie, les propos du souverain pontife étaient plutôt succincts. Et comme on pouvait s’y attendre, c’est le père Spadaro qui les présente dans La Civilta Cattolica. Ils ont été tenus début septembre, avant, donc, la publication de la Correctio. Mais celle-ci était déjà entre les mains du pape depuis le 11 août, date à laquelle la lettre de 25 pages lui a été remise.
 
Après avoir, en réponse à une autre question, dénoncé la « décadence » du néo-thomisme qu’il a accusé d’avoir sombré dans une « proposition pastorale casuistique » et dans le « ridicule » de certains raisonnements, et plaidé pour un « dialogue avec le réel », il a expliqué :
 
« J’aime répéter que pour être un bon théologien, en plus d’étudier, de s’y consacrer vraiment, d’être dégourdi et de capter la réalité, il faut penser les choses à genoux. Un homme qui ne prie pas, une femme qui ne prie pas, ne peut être théologien ou théologienne. Il (ou elle) pourra être le Denzinger incarné, il connaîtra toutes les doctrines passées et à venir, mais il ne fera pas de la théologie. Ce sera un compendium, un manuel où on trouve tout. Mais aujourd’hui la question est de savoir comment toi tu exprimes qui est Dieu, comment se manifeste l’Esprit, les plaies du Christ, le mystère du Christ à partir de la 2e lettre aux Philippiens, chapitre 7 et suivants… comment tu expliques ses mystères et comment tu les expliqueras à d’autres et comment tu enseigneras cette rencontre qu’est la grâce. C’est comme quand tu lis et parles de sa lettre aux Romains, où se trouve tout de mystère de la grâce qu’il faut expliquer.
 
« Je profite de cette question pour dire une chose que je crois devoir dire à la fois par justice et par charité. Car j’écoute beaucoup de commentaires – respectables parce qu’ils sont faits par des fils de Dieu, mais erronés – sur l’Exhortation apostolique post-synodale. Pour comprendre Amoris laetitia il faut le lire du début jusqu’à la fin. Commencer part le premier chapitre, puis continuer en lisant le second… et ainsi de suite… et réfléchir. Lire ce qui a été dit lors du synode.
 
« Une deuxième chose : certains soutiennent que la morale qui fonde Amoris laetitia n’est pas une morale catholique, ou au moins, que ce n’est pas une morale sûre. Par rapport à cela je veux réaffirmer avec clarté que la morale d’Amoris laetitia et thomiste, celle du grand Thomas. Vous pouvez parler de cela avec un grand théologien, qui est parmi les meilleurs d’aujourd’hui et parmi les plus matures, le cardinal Schönborn. Cela, je veux le dire pour que vous aidiez les gens qui croient que la morale est pure casuistique. Aidez-les à se rendre compte que le grand Thomas a une très grande richesse, qui est capable encore aujourd’hui de nous inspirer. Mais à genoux, toujours à genoux. »
 
On conviendra que cette explication n’explique rien, elle cite simplement le nom du Docteur Angélique sans préciser le moins du monde sur quoi se fonde cette interprétation. Notons simplement que le pape parle des théologiens qui raisonnent – comprend-on – comme des être secs et sans cœur, incapables de comprendre la grâce parce qu’ils n’ont pas de lien avec Dieu – ils ne prient pas – ni avec autrui, dont ils ne comprennent même pas la réalité. Telle est la critique à peine voilée qui s’adresse à ceux dont il va régler le cas quelques phrases plus loin. Certes, c’est la vie intérieure qui peut alimenter une théologie juste. Mais pourquoi suggérer que ceux qui rejettent certaines conclusions qui se tirent logiquement d’Amoris laetitia et de son contexte – contexte que le pape François invoque explicitement – n’auraient quasiment de ce fait pas ce lien avec le Christ et son Eglise ?
 

La “Correctio filialis”, une démarche d’amour à l’égard de l’Eglise

 
Ecoutons l’un des signataires qui se sont ajoutés à la soixantaine qui avaient porté leur nom sur le document de la Correctio avant qu’elle ne soit portée à la connaissance du public. L’évêque émérite de Miami Mgr René Henry Gracida écrivait cette semaine dans The Catholic Herald : « Nombre d’amis m’ont demandé pourquoi j’ai choisi de signer la correction filiale. Je suis franchement étonné qu’on ressente le besoin de poser cette question, tant la réponse est simple, et je l’espère, évidente en soi : j’aime l’Eglise. J’aime l’Eglise en tant que corps mystique du Christ. J’aime l’Eglise en tant que communauté d’hommes et de femmes fidèles, jeunes et vieux, libéraux et conservateurs. Cela me fait mal de voir les gens souffrir, comme je souffre personnellement, de la crise qui afflige aujourd’hui l’Eglise. » Ce ne sont pas les paroles d’un homme dur et rigide.
 
En fait, du côté du pape, il y a à la fois la volonté de mettre en cause une « rigidité » parmi ceux qui critiquent Amoris laetitia et de donner l’impression qu’ils s’appuient précisément sur des auteurs, ou des saints, que ces critiques admirent : Benoît XVI, Jean-Paul II, saint Thomas d’Aquin… ce dernier étant 14 fois cité dans l’Exhortation.
 
Ce dernier avait déjà été invoqué au secours d’Amoris lors de la 36e congrégation générale des Jésuites en octobre 2016 – encore des Jésuites, oui, pourtant peu connus pour leur affection à l’égard de la scolastique – lorsque le pape tenait un discours en tout point similaire, affirmant que la morale de l’Exhortation n’était pas celle d’une « scolastique décadente » ou « l’ensemble de la sphère morale se réduit à “oui vous pouvez”, “vous ne pouvez pas”, “oui jusqu’ici mais pas plus loin”. »
 
Dans ces propos publiés eux aussi dans La Civilta Cattolica – c’est curieux comme l’histoire se répète – le pape accusait cette morale-là d’être « très éloignée du discernement » là où aussi bien saint Thomas que saint Bonaventure s’accrochent aux principes généraux mais en les nuançant et en les modifiant sans les altérer. Même assertion lors de la convention ecclésiale du diocèse de Rome en juin 2016 : « Pour votre consolation, tout ce qui est écrit dans l’Exhortation est thomiste, depuis le début jusqu’à la fin. C’est de la doctrine sûre. »
 
Edward Pentin du New Catholic Register commentait ces déclarations en soulignant que cette interprétation est celle du cardinal Reinhard Marx : lors du premier synode en 2015, celui-ci avait déclaré à la presse que le groupe de langue allemande s’était spécialement penché sur une « étude très importante » de l’Aquinate pour déterminer ce qui pouvait être appliqué à « la situation particulière » des divorcés remariés.
 

Saint Thomas, les principes généraux et les exceptions

 
Sans aucun doute s’agit-il de raccrocher la morale de discernement par laquelle on ne cherche non comment faire le bien mais comment faire le mal en l’excusant ne serait-ce que provisoirement, à cette phrase de saint Thomas d’Aquin citée au paragraphe 304, d’Amoris laetitia, en ces termes : « Bien que dans les principes généraux, il y ait quelque nécessité, plus on aborde les choses particulières, plus on rencontre de défaillances […]. Dans le domaine de l’action, au contraire, la vérité ou la rectitude pratique n’est pas la même pour tous dans les applications particulières, mais uniquement dans les principes généraux ; et chez ceux pour lesquels la rectitude est identique dans leurs actions propres, elle n’est pas également connue de tous […]. Plus on entre dans les détails, plus les exceptions se multiplient. »
 
Le philosophe allemand Robert Spaemann avait répondu en avril 2016 : « Le vrai problème se situe dans un courant influent de la théologie morale, déjà présent parmi les jésuites au 17e siècle, qui s’en tient à une véritable éthique de situation. Les citations de Thomas d’Aquin que fait le pape dans Amoris laetitia semblent soutenir cette ligne. Mais ici on passe à côté du fait que Thomas fait état de conduites objectivement peccamineuses, pour lesquelles on ne peut faire aucune exception liée à une situation particulière. Et parmi elles, il y a tous les comportements sexuels désordonnés. »
 
On retrouve cette même analyse dans l’appel urgent au pape de Mgr Athanasius Schneider et de deux autres évêques du Kazakhstan :
 
« L’observance des Dix commandements de Dieu, et en particulier du sixième commandement, qui oblige chaque personne humaine, sans exception, toujours et en toute situation. De cette manière, on ne peut admettre des cas individuels ou exceptionnels, ni parler d’un idéal non pleinement accompli. Saint Thomas d’Aquin dit : « Les préceptes du Décalogue expriment justement l’intention de Dieu, le législateur (…) et c’est pourquoi ils ne souffrent aucune sorte de dispense. » (Summa theol. 1-2, q.100, a.8c). »
 
Et :
 
« L’acte sexuel en dehors d’un mariage valide, et en particulier l’adultère, est toujours objectivement un grave péché : aucune circonstance ni aucune raison ne peuvent le rendre acceptable ou agréable à Dieu. Saint Thomas d’Aquin dit que le sixième commandement oblige même dans le cas où un acte d’adultère pourrait sauver un pays de la tyrannie (De Malo, q.15, a.1, ad. 5). Saint Jean-Paul II enseignait cette vérité pérenne de l’Eglise : “Les préceptes moraux négatifs, c’est-à-dire ceux qui interdisent certains actes ou comportements concrets comme intrinsèquement mauvais, n’admettent aucune exception légitime ; ils ne laissent aucun espace moralement acceptable pour “créer” une quelconque détermination contraire. Une fois reconnue dans les faits la qualification morale d’une action interdite par une règle universelle, le seul acte moralement bon consiste à obéir à la loi morale et à éviter l’action qu’elle interdit” (Encyclique Veritatis splendor, 67). »
 
Et encore :
 
« Admettre les divorcés « remariés » à la sainte communion constitue en pratique une dispense explicite par rapport à l’observance du sixième commandement. Aucune autorité ecclésiastique n’a le pouvoir de concéder une telle dispense implicite, et ce dans aucun cas, que ce soit dans une situation exceptionnelle ou complexe, ou encore avec l’objectif de parvenir à une bonne fin (comme par exemple l’éducation des enfants nés d’une union adultère), en invoquant pour justifier une telle concession le principe de la miséricorde, ou la “via caritatis”, ou le soin maternel de l’Eglise, ou en affirmant qu’on ne veut pas imposer de nombreuses conditions à la miséricorde. Saint Thomas d’Aquin disait : “On ne doit commettre l’adultère en vue d’aucune utilité” (De Malo, q.15, a.1, ad. 5). »
 
On voit mal comment accommoder la porte ouverte d’Amoris laetitia à la communion pour les divorcés remariés dans certaines circonstances, avec ces paroles de feu.
 
La réponse du père dominicain Basil Cole à ces idées, publiée dans l’article d’Edward Pentin citée ci-dessus, était lumineuse. Le temps m’avait manqué alors pour en faire la traduction. Cela devient trop indispensable pour que je ne vous la propose pas.
 

Le pape François défendu au titre d’une traduction erronée…

 
Toute cette affaire aura du moins mis en évidence le fait que le pape juge « erronées » les appréciations des auteurs de la Correctio : en les renvoyant au cardinal Schönborn le pape François a clairement fait comprendre que l’interdiction de communier pour les divorcés remariés n’est plus absolue. Exeunt donc toutes les tentatives de montrer qu’Amoris laetitia n’a jamais ouvert cette porte et qu’elle n’a jamais voulu le faire.
 
Un autre reproche adressé aux auteurs est celui de l’erreur de traduction. Il s’agit notamment des assertions de Josef Seifert, notamment, qui met en évidence comment la logique d’Amoris laetitia aboutit à dire que Dieu peut « vouloir » l’adultère de certains couples en situation « irrégulière ». Dans La Stampa, deux théologiens catholiques, Robert Fastiggi et Dawn Eden-Goldstein expliquaient au début de la semaine que son inquiétude se fonde « précisément sur ce que le texte latin ne dit pas », mais résulte d’une traduction défectueuse vers l’anglais.
 
Il s’agit du §303 qui en français est officiellement traduit ainsi : « A partir de la reconnaissance du poids des conditionnements concrets, nous pouvons ajouter que la conscience des personnes doit être mieux prise en compte par la praxis de l’Église dans certaines situations qui ne réalisent pas objectivement notre conception du mariage. Évidemment, il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Evangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. De toute manière, souvenons-nous que ce discernement est dynamique et doit demeurer toujours ouvert à de nouvelles étapes de croissance et à de nouvelles décisions qui permettront de réaliser l’idéal plus pleinement. » (C’est moi qui souligne.)
 
Dans la traduction anglaise officielle, on lit : « (La conscience) peut découvrir avec sincérité et honnêteté ce qui reste pour le moment la réponse la plus généreuse qui puisse être donnée à Dieu, et en venir à constater avec une certaine assurance morale que c’est ce que Dieu lui-même demande parmi la complexité concrète de ses propres limites, sans constituer pour autant l’idéal objectif. »
 
S’agissant de la poursuite de la vie more uxorio, il est difficile en effet de ne pas y voir l’idée que Dieu « demande » à certains couples de poursuivre dans l’adultère, voulant donc le mal.
 

Dieu voudrait-Il en certaines circonstances la situation irrégulière des divorcés-remariés ? La question-clef…

 
Fastiggi et Eden-Goldstein parlent de l’omission de la notion de « don de soi » (ils traduisent : « oblation » en reprenant le mot le plus proche du latin) pour expliquer que le pape François ne dit pas qu’un acte objectivement immoral puisse ne pas être immoral, mais affirme que dans certaines circonstances la conscience d’une personne peut reconnaître que Dieu demande une réponse généreuse, une « oblation » qui aille dans la bonne direction « même si elle ne rectifie pas l’irrégularité objective de la situation ». Ce « petit pas » difficilement accompli qui peut valoir mieux qu’une vie apparemment en ordre, comme le dit ailleurs l’Exhortation. Autrement dit – simplifions – Dieu veut le petit acte de générosité posé par la personne en situation irrégulière, il ne veut pas la situation irrégulière elle-même.
 
Que cet acte de générosité puisse constituer un premier pas vers la conversion plénière – c’est la loi de la gradualité de la marche vers une vie remise en ordre – serait acceptable si par ailleurs, on ne prétendait que celui-ci effaçait la réalité du péché mortel dans lequel s’enferre le pénitent en devenir, ce qui est le cas puisque on en tire argument pour justifier l’accès à la communion.
 
Ce qu’il y a d’étonnant, de presque cocasse, c’est que Fastiggi et Eden-Goldstein estiment que cette oblation pourrait être constituée par la « réponse généreuse » de la vie comme frère et sœur, la continence parfaite malgré une cohabitation sous le même toit rendue nécessaire par exemple par la présence d’enfants : cela cadre parfaitement avec la formulation du §303, écrivent-ils.
 
Si c’était le cas, il n’y aurait aucun problème, aucune dispute, aucune invocation d’une morale de situation, aucune Correctio. La doctrine, la morale et la discipline de l’Eglise n’auraient été en rien révolutionnées.
 
Une lecture exacte du texte latin, souligne pour LifeSite le Dr Christian Brugger, professeur d’éthique à la Fondation pour la culture de vie de Washington DC ne permet pas de dire cela. La question est de savoir ce qui est offert à Dieu exactement, la lecture du texte latin montre que cela se rapporte à cette « situation » qui ne correspond pas « aux exigences générales de l’Evangile » (en latin, universali Evangelii mandato, le « commandement universel de l’Evangile », ce qui est plus juste !). Il s’agit donc d’une référence claire non à un comportement juste que serait la continence parfaite mais à une situation non conforme au commandement universel. Et c’est bien cette situation qu’il s’agit d’offrir en « oblation », avec à la clef l’accès à la communion comme le dit la fameuse note en bas de page.
 
D’où cette situation de crise si grave, à laquelle chacun répond certes comme il peut, mais où la peur des « représailles » évoquée par beaucoup ajoute encore à la confusion.
 

Jeanne Smits