Le JT du 7 mars 2014
RITV Vidéo


Au sommaire :

  • Campagne féministe mondiale : Julie Gayet exploite son image
  • Ukraine : où est le droit international ?
  • Femen, Pussy Riot : fausses victimes, vraies agitatrices
  • Les affaires, niveau zéro de la politique
Campagne féministe mondiale : Julie Gayet exploite son image

La maîtresse du président poursuit notre confrère Closer. Le prétexte, leur vie privée. L’enjeu réel : un désir de notoriété qui dépasse le cinéma. L’actrice vient de tourner dans un film choc contre le mariage forcé. Julie Gayet exploite son image dans le cadre d’une campagne féministe mondiale.

L’avocate de Closer a raison, il s’agit d’une affaire très spéciale dont le but est de promouvoir une actrice secondaire mais une militante politique de premier plan. Elle paraît dans un spot de publicité contre le mariage forcé apparemment bien intentionné mais qui présente la chose comme un phénomène bien de chez nous, courant parmi les Français de souche.

Un exercice de confusion volontaire

Une désinformation qui se combine avec plusieurs nouvelles tombées ces derniers jours à la veille de la journée mondiale de la femme : scandale sexuel dans l’armée française, autre scandale sexuel dans l’armée américaine cette fois, qui met en cause le général Jeffrey Sinclair, dénonciation de l’excision en Somalie. Et diatribes contre les violences sexuelles en Centrafrique par l’ONUG Rescue Commitee ou dans l’Union européenne par la Commission européenne. La veille de la journée de la femme est l’occasion cette année d’une intense campagne féministe mondiale. Et d’une intense désinformation : sans doute les femmes centrafricaines souffrent-elles, mais c’est inhérent à toutes les guerres où n’existent qu’un droit, celui du plus fort, qui lèse les hommes comme les femmes, et met les plus faibles à la merci de toutes les horreurs. Quant à Bruxelles, on s’y est livré à une merveille de confusion volontaire : un tiers des femmes de l’Union aurait subi des violences « physiques et sexuelles » depuis qu’elles ont quinze ans. Physiques et sexuelles, ce n’est pas la même chose. On mélange des choux et des carottes pour terroriser. Et faire oublier que depuis leurs quinze ans, beaucoup d’hommes aussi ont subi des violences physiques. Dans ce tohu-bohu féministe, Julie Gayet exploite son image avec cynisme.
 
Le spot de Julie Gayet est visible ici.
 
 

Ukraine : où est le droit international ?

Obama, Tombiski, le représentant de l’UE à Kiev, Klitschko, le boxeur démocrate, Iatseniouk, le nouveau premier ministre ukrainien, plusieurs bouches pour un seul élément de langage : le referendum demandé par la Crimée serait illégal. Mais où en est le droit international en Ukraine ?

Toutes ces certitudes indignées seraient plus crédibles si ceux qui les profèrent avaient les mains nettes en matière de droit international. Mais les Occidentaux ont soutenu dès le début des manifestants organisés para-militairement contre un Parlement et un président légalement élus, ceci avant la moindre effusion de sang. Les gens de la coalition à Kiev ont demandé la dissolution du Parlement de Crimée lui aussi légalement élu. Et Obama refuse aux gens de Crimée l’exercice du droit des peuples dont son prédécesseur Wilson a fait une obligation à l’Europe.

Les snipers qui changent tout

Tout cela s’aggrave de la désinformation constante des médias occidentaux : Le Monde présentait comme une nouvelle hier le fait que le referendum puisse ouvrir droit au rattachement à la Russie, chose que France Info annonçait déjà voilà six jours. Un détail, significatif d’un état d’esprit. Beaucoup plus grave, la conversation interceptée entre la négociatrice de l’UE, Catherine Ashton, et le ministre estonien de l’intérieur Urmas Paet. Celui-ci faisait état de l’information suivante : les snipers qui ont abattu des manifestants et les policiers étaient les mêmes, ils tiraient avec les mêmes armes et les mêmes balles, et n’étaient pas commandés par Yanoukovitch, mais probablement de la nouvelle coalition. L’authenticité de la conversation, qui s’est tenue le 26 février, a été confirmée par Urmas Paet lui-même. Et la source médicale d’où provient son information semble fiable. Fait troublant et concordant, le pouvoir de Kiev a refusé d’enquêter sur l’affaire. Dans ce cas le gouvernement issu de l’insurrection qui n’était déjà pas légal devient illégitime. Et la position prétendument légaliste des Occidentaux, déjà fragile, devient cynique.