Logan est le prénom du Wolverine – ou glouton, le petit prédateur des forêts canadiennes, en français. Le personnage est un superhéros très connu des familiers de l’univers des comics de Marvel, bandes-dessinées américaines qui suivent leur esthétique particulière, qui diffère considérablement de la tradition franco-belge. Logan évolue surtout dans le cadre des X-Men, une ligue de superhéros justiciers. Logan est un des personnages des plus intéressants, puisque tourmenté. Il est certes bon, mais il a beaucoup souffert et peut avoir des réactions inattendues.
Ce film Logan propose une vision originale du personnage. Celle de son déclin final, et de sa mort, vers 2030. Mais il luttera jusqu’au bout. A un peu moins de 200 ans –et non 60 comme l’ont écrit des critiques peu au fait des biographies de ces personnages-cultes aux Etats-Unis – Logan mourra enfin d’épuisement et de blessures multiples. Il aura vécu si vieux du fait de sa capacité à se régénérer. A ses côtés, en début de film, figurent Caliban, un mutant humain au surnom shakespearien, trop sensible au soleil, doué de talents prophétique, et le professeur Charles-Xavier, ancien leader des X-Men, cerveau prodigieux, au propre comme au figuré, atteint nonagénaire de dégénérescence sénile. Et du fait de son superpouvoir, sa capacité à pénétrer dans les esprits de milliers de personnes proches, sa sénilité est des plus dangereuses.
Logan, pour un excellent moment de cinéma
Logan, en ces circonstances déjà difficiles et pénibles, en exil dans le désert mexicain, fait une rencontre inattendue : celle de sa fille, du moins au sens biologique. Elle est le fruit de manipulations génétiques de laboratoires clandestins, à la fois monstre dans ses capacités, et pourtant un être humain sensible. Elle pourra, difficilement un premier temps, attendrir le vieux bourru, qui prendra au sérieux son rôle nouveau de mentor.
Logan reste avant tout un film d’action. Les héros sont poursuivis par une organisation paramilitaire criminelle, avec pour enjeux des manipulations génétiques pouvant affecter aussi l’Homme, au-delà des cas impossibles de mutants trop prodigieux pour être crédibles. Ainsi sont évoqués dans Logan les drames à venir de la marchandisation de l’Homme, et de façon générale la monstruosité de pratiques scientifiques dévoyées qui se profilent déjà. Ce film peut donc pousser à des réflexions véritables sur ces sujets effrayants de demain. Nous y sommes quasiment déjà. Mais, Logan, intéressant, émouvant même souvent, souffre tout de même d’un excès de violence en certaines scènes, ce qui n’en fait pas, et c’est bien dommage, un film pour tout public. Les amateurs du genre passeront nonobstant un excellent moment au cinéma avec Logan.
Hector JOVIEN