L’idée qu’il y a trop d’hommes sur terre pour permettre un « développement durable » est au cœur du discours des écologistes radicaux – et au centre d’un rapport de l’agence de l’ONU pour les femmes, « UN Women », publié en octobre. Sous le manteau de l’« égalité de genre », ce sont bien l’accès universel à l’avortement et le travail de sape de la famille traditionnelle qui sont encouragés par l’agence onusienne dans ce rapport quinquennal, le World Survey of Women in Development 2014.
Comme toujours à ce niveau le vrai plan d’action est noyé sous des torrents de bons sentiments : il s’agit de soutenir la croissance, de créer des emplois, de mieux produire et distribuer les biens alimentaires, d’améliorer l’accès à l’eau, aux réseaux d’assainissement et à l’énergie. Mais s’y faufile la question de la « dynamique de population » et de l’« intégrité corporelle des femmes » : deux concepts qui ouvrent la porte au discours sur la légalisation de l’avortement et sur la maîtrise de la population pour permettre le développement durable. Autre objectif : réduire la charge de travail « non payée » supportée par les femmes – en clair, le travail au foyer.
Développement durable = contrôle de la population et des femmes
Le rapport de l’institution présidée par Phumzile Mlambo-Ngcuka recommande ainsi au premier rang des solutions nécessaires à la protection de la planète la vérification du respect des droits à la santé sexuelle et reproductive dans le cadre des politiques de « population durable ». L’avortement volontaire est bien là, dans le langage constant des organismes féministes de l’ONU : on cherche à réduire la population mondiale à travers le recours volontaire à la contraception et à l’« IVG ».
Steven Mosher, du Population Research Institute, souligne ainsi le lien étroit entre les programmes de santé reproductive et le contrôle de la population qui en constitue le véritable objectif, « en réduisant le taux de natalité par la mise hors-service d’autant de systèmes reproductifs féminins que possible par des moyens chimiques ou chirurgicaux ».
L’ONU réclame ouvertement le droit à l’avortement
Le rapport se distingue parmi les productions onusiennes en ce qu’il réclame ouvertement le droit à l’avortement légal (« safe abortion ») en fondant les « politiques de population durable sur les droits à la santé sexuelle et reproductive, notamment par l’accès universel… à une éducation sexuelle complète et à l’avortement sans danger ».
Le rapport recommande également une présence de plus en plus appuyée de l’Etat au sein des familles par « la réduction et la redistribution du travail de soins non payé entre femmes et hommes dans le cadre du foyer, et entre foyers et Etat par l’augmentation des services de base ». En clair, il s’agit de promouvoir le travail des femmes par la multiplication des structures d’accueil pour la petite enfance et de nier le rôle spécifique des femmes au foyer.