La classe politique US est aussi conformiste que la nôtre et Hillary Clinton a repris le mythe répandu par Obama d’une police raciste qui tue les Noirs. Mais la presse US est un peu plus diverse que la nôtre et publie des statistiques : le mythe n’a rien à voir avec la réalité.
On nous le dit, on nous le serine, l’Amérique officielle est raciste, la police US tue les Noirs par centaines : ce mythe politique, abondamment relayé par les médias mainstream, qui a permis le développement d’une grosse propagande médiatique et de nombreuses manifestations de foules, a pour origine Barack Obama lui-même, qui dès sa campagne de 2008 avait manifesté l’ambition de changer les institutions de son pays en instrumentalisant les minorités dites opprimées. Il trouve un écho complaisant dans l’établissement politique et médiatique US, comme en témoigne l’interview d’Hillary Clinton par Wolf Blizer sur CNN le huit juillet.
Clinton et Obama avalisent le mythe d’une police US raciste
Invitée par le journaliste à commenter une déclaration du gouverneur du Minnesota Mark Dayton, pour lequel Philando Castille (victime de l’une des bavures récentes de la police US) n’aurait pas été tué si les occupants de sa voiture avaient été Blancs, Hillary Clinton s’est d’abord réfugiée dans des généralités sur la nécessité de laisser l’enquête suivre son cours et de comprendre ce qui se passe dans les contrôles de routine, avant de lancer, aimablement pressée par son intervieweur : « Trop d’Afro-américains ont été tués dans des rencontre avec la police dans des affaires qui n’auraient pas du se terminer ainsi. Je répète qu’il faut des consignes nationales en la matière. (…) Franchement il faut s’occuper du racisme systémique qui est une réalité, et s’occuper du biais systémique » (qui existe dans la police US).
Interrogée ensuite pour savoir comment elle traiterait la question raciale qui divise l’Amérique, elle a répondu : « J’appelle les Blancs, comme moi, à se mettre dans la peau des Noirs qui craignent toujours pour leurs enfants (…) Je crois que nous sommes ceux qui devons commencer à écouter la plainte légitime poussée par nos compatriotes afro-américains, et il y a tant de travail à faire. »
La police US ne tue pas les Noirs, les statistiques le prouvent
En d’autres termes, elle charge la communauté blanche du péché, avalise le mythe des policiers US tueurs de Noirs, appelle les Blancs à la repentance et à la conversion à une nouvelle politique d’ensemble pour effacer le « biais systématique ». Derrière ce discours sentimental, moraliste et démagogique se cache un simple bluff, et la presse US commence à le démonter. Par exemple, pour Michael Walsh, du New York Post, les statistiques avancées pour établir que la police US tue plus de Noirs que de Blancs sont biaisées. Elles ne tiennent pas compte du « fait que le taux de crimes violents est bien plus élevé chez les Noirs que chez les Blancs. (…) Selon le ministère de la justice, les Noirs ont commis 52,5 % des meurtres en Amérique de 1980 à 2008, alors qu’ils représentaient 12,6 % de la population. »
Walsh va plus loin en analysant une étude publiée par le Washington Post à la fin de l’année 2015 qui met à mal le mythe d’une « police à la gâchette facile aimant tirer surtout sur les Noirs ». Les policiers blancs qui tirent sur des Noirs désarmés sont l’exception, certes trop nombreuse, mais l’exception tout de même : 4 % des cas.
Un institut de criminologie examine les « victimes » de la police US
Dans les trois quarts des cas où la police a tué des Noirs, elle était elle-même attaquée ou en train de protéger des civils. Et la majorité des hommes abattus étaient en possession d’une arme, suicidaires, malades mentaux ou en train de s’enfuir. De quoi relativiser largement le mythe. Mais celui-ci a reçu le coup de grâce de la part du professeur Peter Moskos, du John Jay College of Criminal Justice, un institut indépendant de criminologie qui fait autorité aux Etats-Unis. Selon l’étude qu’il a publiée, de mai 2013 à avril 2015, parmi les Américains qu’a abattus la police US, 49 % sont Blancs, 30 % Noirs, 19 % Hispaniques, 2 % non précisés. Les données recueillies ne précisent pas la part de tirs justifiés et des meurtres.
A l’objection qui relève justement que la proportion des Blancs est beaucoup plus forte que celle des Noirs dans la population totale des Etats Unis, et qu’en conséquence, les Noirs ont environ trois fois plus de chance que les Blancs d’être abattus par la police US, Moskos répond que c’est un fait, mais qui doit être analysé lui-même.
Fin du mythe Obama Clinton : les Blancs plus visés que les Noirs
Selon lui, l’une des causes du phénomène est que « le crime se commet de façon prédominante dans les banlieues noires ». Et de développer de façon plus précise une argumentation semblable à celle de Walsh : les Noirs ont un taux d’homicides six fois plus élevé que les Blancs, et ils commettent quatre fois plus de meurtres contre la police, par tête, que les Blancs. » En tenant compte de ce fait, il est clair que la police US doit tuer plus de Noirs que de Blancs en proportion. Mais dans les faits, le phénomène est moins accentué qu’il ne devrait l’être, et l’on arrive même au paradoxe que les… Blancs ont un risque plus grand que les Noirs d’être abattus par la police US. Si l’on tient compte de la disparité raciale dans le meurtre des policiers, on trouve que les Blancs ont 1,3 plus de risques d’être tués par la police US que les Noirs, et si l’on intègre la différence des taux d’homicide, le coefficient de risque supplémentaire atteint 1,7. Subsidiairement, Moskos relève une autre statistique : un Noir a seize fois plus de chance d’être tué par un policier US que de le tuer, un Blanc vingt fois plus. Toutes les données convergent : le mythe répandu par Clinton, Obama et la classe politico-médiatique est un pur mensonge raciste.