Le renvoi de James Comey, Trump et le FBI

renvoi James Comey Trump FBI
James Comey

 
La presse internationale comme les gros médias américains sont à peu près unanimes : la décision de Donald Trump de renvoyer James Comey, chef du FBI, a eu pour objectif de tuer dans l’œuf l’enquête que celui-ci s’apprêtait à approfondir à propos d’une prétendue collusion entre le nouveau président des Etats-Unis et la Russie qui aurait soutenu sa campagne électorale. Cette théorie complotiste est largement reprise par les médias : la campagne de Trump aurait été aidée, voire pilotée par le Kremlin. Ambrose Evans-Pritchard, analyste financier respecté du Telegraph de Londres, va jusqu’à dire qu’il n’y a pas d’autre explication au limogeage de Comey. Pourtant ce limogeage a été présenté par Trump comme la mise en écart d’un homme qui faisait mal son travail. S’il semble naturel que celui-ci avance une raison de cette espèce, force est de constater qu’au cours des dernières semaines avant l’élection, Comey avait réussi à fortement irriter tout le monde à propos de sa gestion du scandale des e-mails de Hillary Clinton : aux perquisitions spectaculairement médiatisées avait succédé une décision non moins spectaculaire de ne pas donner suite. Le renvoi concerne pour le moins une personnalité controversée.
 
Il y a quelques mois, souligne Alex Newman du New American, c’étaient d’ailleurs les Démocrates qui accusaient James Comey d’avoir lui-même participé à la conspiration de Moscou en vue de faire élire Donald Trump.
 

James Comey, un chef naguère contesté par les Républicains et par les Démocrates

 
Comey mis à l’écart, c’est la gauche américaine qui a lancé avec le plus de virulence des accusations à l’encontre d’un Trump qu’elle présente comme voulant échapper à tout contrôle et à toute mise au jour de ce qui équivaudrait à une trahison : l’entente avec une puissance étrangère pour se faire élire. On notera au passage que les divers candidats mondialistes à travers le globe ne se voient guère reprocher leur entente avec leurs semblables étrangers : Macron n’a-t-il pas été adoubé par Angela Merkel ?
 
Le discours de la gauche, réclamant la mise en place d’une enquête indépendante à l’encontre du président américain, a été repris par des Républicains « neocons », tel John McCain. Et dans la presse, conservatrice ou non mais en tout cas acquise aux idées globalistes, chacun y va de son parallèle avec le Watergate.
 
Trump, quant à lui, n’a en rien modifié son discours. Il a renvoyé Comey, dit-il, parce que celui-ci a « perdu la confiance d’un peu près tout le monde à Washington, aussi bien les Républicains que les Démocrates ». Comey sera remplacé par quelqu’un qui fera bien mieux le travail, rétablissant l’esprit et le prestige du FBI », a-t-il tweeté, ajoutant : « Lorsque les choses seront calmées, ils me remercieront. » L’indignation démocrate ressemble en effet fort à des larmes de crocodile : les opposants à Trump étaient ceux qui, il y a quelques mois, réclamaient le plus hautement le départ de James Comey.
 

Trump renvoie le chef du FBI : « Watergate ! », hurle la presse

 
Dans sa lettre au désormais ex-patron du FBI, Trump rappelait en le remerciant que par trois fois, celui-ci l’avait assuré qu’il ne faisait l’objet d’aucune investigation à propos de la Russie.
 
Quant à Judicial Watch, l’organisme indépendant de veille sur la justice américaine, elle a applaudi la décision du président en accusant Comey d’avoir politisé sa fonction « hautement sensible », et comme d’autres commentateurs en vue, elle a souligné que la décision s’inscrivait dans la volonté de « nettoyer le marécage » affichée par Trump.
 
Ce qui paraît évident, c’est que les accusations concernant une éventuelle collusion entre la campagne de ces derniers et le Kremlin restent à ce jour dans l’attente d’un début de commencement de preuve. L’affaire a été sur-commentée par les médias, mais aucun fait concret n’est venu étayer la thèse. En revanche, les activités des Clinton qui ont obtenu des centaines de milliers de dollars pour des discours, notamment devant des institutions proches du Kremlin, tandis que Hillary, en tant que secrétaire d’Etat, vendait une bonne part des ressources stratégiques d’uranium américain à la Russie, sont, elles, sérieusement documentées.
 
On en parle nettement moins.
 

Anne Dolhein