Au Royaume-Uni, le harcèlement sexuel des jeunes filles fait partie de la « culture scolaire »

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Vous souvenez-vous des cris d’orfraie après la publication de la vidéo montrant Donald Trump en train de se vanter de pouvoir séduire n’importe quelle fille du fait de sa richesse ? On s’offusqua – objectivement à juste titre – de l’obscénité et de la condescendance du propos. Mais avec une belle hypocrisie… Car cette « culture » sévit aujourd’hui jusque dans les cours d’école. À force de rendre la pornographie accessible à tous et de sexualiser l’enfance par les cours d’éducation sexuelle obligatoire, le harcèlement des filles par les garçons est devenu omniprésent. Au Royaume-Uni, assure un rapport parlementaire qui vient d’être présenté au gouvernement, ce harcèlement fait partie de la vie quotidienne, s’inscrivant dans la nouvelle « lad culture » ou « culture de mecs » qui glorifie le comportement grossier, l’abus d’alcool et l’irrespect des femmes.
 
Ce harcèlement sexuel atteint de telles proportions qu’il en vient à être accepté comme faisant partie du comportement à l’école, tandis que les professeurs ferment les yeux.
 

Le harcèlement sexuel des jeunes filles : une sur trois victime d’attouchements

 
La présidente de la commission spéciale chargée du rapport, l’ancien ministre Maria Miller, a observé que si le gouvernement s’est dit conscient de la gravité du problème, il s’est abstenu jusqu’à présent de prendre des mesures qui aient la moindre chance d’être efficaces.
 
Que la question soit grave, le rapport le démontre amplement. Les parlementaires de la commission pour l’égalité des femmes ont constaté que près du tiers des jeunes filles âgées de 16 à 18 ans ont fait l’objet d’« attouchements sexuels non consentis » à l’école. Les trois quarts des garçons et des filles du même âge ont régulièrement entendu utiliser les mots « salope » ou « garce ».
 
Cette culture est largement alimentée par la pornographie, alors que de nombreux jeunes enfants, conformément à une « tendance inquiétante », sont « informés » sur la sexualité et les relations humaines sur des sites explicites et violents aisément accessibles en ligne. Selon le rapport, les garçons sont aujourd’hui cernés par des messages sociaux et culturels qui les encouragent à agir de manière « sexuellement dominante », et à « approuver les autres mâles qui agissent de même ».
 

Au Royaume-Uni, l’éducation sexuelle fait partie de la culture scolaire

 
C’est tout le paradoxe. On n’a jamais autant parlé d’« égalité de genre » et de « liberté sexuelle », mais la réalité est strictement inverse, les filles étant considérées comme des objets. C’était la leçon, et même la prophétie d’Humanae vitae…
 
Aujourd’hui, indique le rapport, le harcèlement sexuel à l’école est volontiers considéré comme du simple « badinage ». La commission parlementaire propose que les inspecteurs d’école soient formés à la reconnaissance du « harcèlement et de la violence sexuels » à l’école, et sachent y apporter des réponses. L’OFSTED, le corps d’inspecteurs publics des écoles, demandera désormais aux écoles de remettre toutes les données concernant ce type de harcèlement – mais aussi, il fallait s’y attendre, le harcèlement raciste, lié au handicap ou homophobe. Il s’agit (et il fallait s’y attendre aussi) de parvenir à une « approche scolaire intégrale de l’inclusion et de la tolérance ».
 
C’est tout ce qui leur reste, une fois l’idée de la moralité des actes explosée par des décennies de culture du consentement, dans laquelle tout ce que l’on accepte à titre individuel et éclairé est décrété acceptable du point de vue de l’éthique.
 

Le harcèlement sexuel, résultat de la pornographie pour tous

 
En attendant, comme le souligne le rapport, les jeunes filles dans les écoles (mixtes !) du Royaume-Uni sont confrontées à des « comportements que nul n’accepterait jamais sur le lieu de travail ». Le tout aggravé par la présence des Smartphones qui permettent de tout filmer et de tout diffuser.
 
Faut-il, comme le réclament les auteurs du rapport, mettre en place une « éducation à la sexualité et aux relations » mise à jour pour prendre en compte les problèmes propres à ce siècle ?
 
Il serait sans aucun doute plus judicieux de revenir à l’éducation non mixte aux âges où les pulsions sont fortes, le temps de donner une véritable éducation intellectuelle et spirituelle qui arme les jeunes, filles et garçons, en vue de devenir des adultes responsables, respectueux d’eux-mêmes et des autres. On sait que les cours d’éducation sexuelle, qui prêchent la liberté par l’évitement des grossesses et des infections sexuellement transmissibles, font tout le contraire.
 

Anne Dolhein