L’Union européenne planifie la création d’une armée commune sous commandement centralisé, dans le cadre d’une « coopération de défense structurée permanente » : c’est ce que révèle une note diplomatique « fuitée » à quelques semaines du vote britannique sur le Brexit… La publication du projet semble avoir été délibérément remise au lendemain du vote au Royaume-Uni. Toutes informations le concernant ont jusqu’à présent été gardées dans une salle confidentielle, accessible seulement à un petit nombre d’hommes politiques de l’UE et de responsables de commissions de sécurité, contraints de laisser tout appareil électronique à l’extérieur. Qui a décidé de passer outre ? L’histoire ne le dit pas, mais le plan secret ne l’est plus.
Un « individu » a ainsi réussi à prendre des notes et à les communiquer au Times, journal réputé sérieux. Frederica Mogherini, chef de la politique étrangère de l’UE, aurait préparé les plans depuis sept ans. Le début des discussions publiques à leur sujet serait programmé une semaine après le referendum britannique.
Une armée européenne planifiée dans le secret
Ces plans révèlent la volonté de mettre en place un moyen de contrôle puissant sur la capacité opérationnelle de l’OTAN et une intrusion dans les souverainetés nationales, et ce à l’approche du vote sur le Brexit. On comprend que les eurofédéralistes aient voulu passer l’affaire sous silence.
Le Royaume-Uni a déjà opposé son veto à des propositions similaires en 2011, et David Cameron et le ministère britannique de la Défense continuent de nier qu’une armée européenne soit possible. « Nous voyons à présent un nouveau mensonge de l’UE révélé. L’UE veut une armée pour l’UE », a déclaré Nigel Farage, leader de UKIP, à la radio LBC ce matin. Malgré les fuites, le porte-parole de Mme Mogherini a continué à nier la réalité du projet.
« Quand j’ai parlé de l’émergence d’une armée européenne avant les élections générales, Nick Clegg a parlé d’un fantasme dangereux. Là, il ne s’agit plus de fantasme », a noté Farage sur Twitter. Selon le document, l’UE devrait créer de nouvelles structures de défense utilisant les mécanismes du traité de Lisbonne de 2009, qui seraient basées sur le modèle des services diplomatiques européens à Bruxelles. Un accord englobant neuf Etats outrepasserait le veto britannique et d’éventuels opposants.
A quelques semaines du Brexit, la révélation d’un plan d’armée de l’UE donne raison à Farage
La France et l’Allemagne soutiennent depuis longtemps l’idée d’une armée pour l’UE. Un document en ce sens provenant du parlement allemand a également fait l’objet d’une fuite il y a un mois. Il existe d’ailleurs déjà une flotte militaire européenne, l’EUNAVFOR.
Pour Lord Guthrie de Craigiebank, ancien chef du personnel de la Défense britannique, et qui soutient le vote pour rester dans l’UE, « il est stupide de chercher à dupliquer l’OTAN. Nous devons dépenser de l’argent pour la Défense, pas pour la bureaucratie ». C’est passer à côté de l’essentiel : la remise du pouvoir militaire souverain entre les mains d’une institution supranationale… Pour Liam Fox, ex-ministre de la Défense et pro-Brexit, ces plans « affaibliraient l’OTAN et mineraient notre sécurité dans le but de nourrir le rêve européen… Le Brexit est notre dernière chance de cesser d’être entraîné vers une force militaire européenne permanente. »