Issu d’une famille noble, il naquit à Astorga, en Espagne, probablement dans les premières années du Ve siècle. Après avoir vendu tous ses biens, il entreprit un pèlerinage à Jérusalem ; il y fut nommé par le patriarche Juvénal sacristain principal de l’église du Saint-Sépulcre, et donc gardien des reliques de la Passion. Lorsqu’il quitta la Terre Sainte, il put emporter un fragment de la Croix, qui est conservé au monastère Santo Toribio de Liébana.
Alors qu’il rentrait en Espagne, il fit escale à Rome, où il rencontra le pape saint Léon le Grand et fut ordonné prêtre ; en 444, il fut nommé évêque d’Astorga. Il lutta à cette époque, à la demande du pape, contre une hérésie condamnée quelques décennies plus tôt, le priscillianisme, qui continuait d’essaimer en Espagne. Ses partisans tentaient une synthèse entre christianisme et paganisme, et prétendaient par exemple que l’âme, créée par Dieu, s’opposait à la matière, d’origine maléfique. Turibe tint un concile vers la fin des années 440, qui excommunia les évêques qui n’avaient pas condamné cette hérésie.
Confronté à la colère du peuple et du clergé priscilliens, puis aux persécutions des wisigoths ariens, il dut se réfugier pendant plusieurs années dans des régions éloignées de son diocèse. C’est pourtant à Astorga qu’il mourut, vers 460 ou 476. C’est aussi en grande partie à saint Turibe que l’on doit l’adjonction dans le Credo du mot filioque (le Saint-Esprit procède du Père et du Fils).