C’est dans la revue Bioscience que 16.000 scientifiques appartenant à 184 pays ont publié une lettre adressée à toute la planète pour sauver l’environnement. Surprise, sur les neuf indicateurs censés indiquer un danger imminent, le réchauffement climatique apparaît à peine. Un enterrement de première classe.
Qui sont ces 16.000 scientifiques, quels sont leur spécialité et leur niveau d’autorité, quels sont ces 184 pays ? On ne le saura pas. L’essentiel est de faire masse pour impressionner le public. La science nous écrit une lettre. Elle nous dit que l’environnement est en danger, qu’il faut sauver la planète d’urgence. En 1992 déjà, l’ONG « Union of concerned scientists » (ce qu’on peut traduire par l’union des scientifiques préoccupés) avait émis un avertissement des scientifiques du monde à l’humanité. Rien que ça ! 25 ans plus tard, rebelote, voici le deuxième « avertissement », et Thomas Newsom, professeur à l’Université Deakin en Australie, qui a signé cette lettre avec d’autres, nous prévient : « Bientôt, il sera trop tard pour inverser cette tendance dangereuse ».
Une grande peur, 16.000 scientifiques, 9 indicateurs
On est habitué à ce genre de discours. Il entend faire peur au troupeau pour qu’il vote bien. En 1969 déjà, U Thant, alors secrétaire général de l’ONU, disait à propos d’environnement : « Nous avons dix ans pour sauver la planète ». Sur cette vieille pensée, voici cependant des vers nouveaux. Si le processus en cours reste bien d’amener les terriens à un patriotisme planétaire et par là à l’obéissance à la gouvernance mondiale, le moyen ordinaire de la propagande écologiste, id est le changement climatique, se trouve relégué parmi d’autres, comme s’il s’agissait de l’abandonner à terme.
Les « 16.000 scientifiques » du monde entier ont en effet choisi, pour convaincre la planète du danger imminent, neuf indicateurs dont huit sont « au rouge », et le réchauffement climatique n’arrive qu’en huitième position sous la dénomination modeste de « changement des températures ».
En matière d’environnement, on peut se prévaloir de son erreur
Le premier de ces indicateurs est l’épaisseur de la couche d’ozone stratosphérique. Nos « 16.000 scientifiques » le décrètent au vert pour montrer leur impartialité. On sait en effet que la couche d’ozone n’a jamais été menacée, que les trous qu’on y relève à la verticale des pôles sont un phénomène cyclique, et que le Néerlandais Paul Crutzen, qui avait obtenu en 1995 le prix Nobel de Chimie pour avoir expliqué la prétendue disparition de l’ozone stratosphérique par l’action supposée des atomes de chlore libérés en haute atmosphère par la dissociation des gaz chlorofluorocarbones (CFC), avait reconnu son erreur quelques années plus tard. Il n’en reste pas moins que nos « 16.000 scientifiques » reprennent comme du bon pain l’erreur d’il y a vingt ans. Voilà en effet ce qu’en dit la presse : « Au cours des années 70, les substances chimiques produites par l’homme ont rapidement épuisé la couche d’ozone. En 1987, le Protocole de Montréal est signé pour tenter de résoudre mondialement le problème. En respect de ce protocole, les émissions de gaz appauvrissant la couche d’ozone et les ressources naturelles diminuent considérablement, après avoir atteint un sommet fin des années 80. La couche d’ozone devrait d’ailleurs bénéficier d’une récupération importante d’ici le milieu de ce siècle, selon une étude de 2014 ».
Retenez cette attitude caractéristique : au lieu de reconnaître une erreur, les « 16.000 scientifiques » s’appuient sur cette erreur pour justifier la politique qu’ils ont préconisée et la présenter comme efficace : puisque nous aurions eu raison sur la couche d’ozone, il faut nous écouter pour le reste.
De quoi faut-il sauver la planète ?
Les huit autres indicateurs sont de nature, de pertinence et de poids différents. Premier groupe, les constatations exactes, mais dont les effets nocifs sur la planète ne sont pas démontrés : les émissions de CO2 ont augmenté depuis les années soixante, la population mondiale aussi. Ce sont des faits. Mais sur quels critères peut-on s’appuyer pour déclarer cela mauvais ? Ici, les « 16.000 scientifiques » montrent simplement leur préjugé malthusien.
Deuxième groupe, qui n’a qu’un élément, celui des affirmations générales floues dont on ne peut tirer nulle conclusion. C’est le cas de la « disponibilité de l’eau ». On lit que « Depuis 25 ans, la quantité d’eau potable disponible par habitant dans le monde a diminué de 26 % ». En admettant que cette mesure soit juste (comment a-t-elle été faite, grands dieux!), quel sens peut-elle avoir ? Une diminution de l’eau disponible dans les régions où elle est pléthorique ne présente aucun inconvénient, et à l’inverse, on sait que, par exemple, au sud du Sahara, d’importants travaux de captage et d’irrigation ont été menés. Une valeur moyenne n’a donc strictement aucune importance. Ce qui peut en avoir c’est le partage de l’eau sur le cours inférieur d’un fleuve dont une puissance s’est approprié le cours supérieur.
Une lettre qui contient des éléments discutables
Voici maintenant le groupe des constations discutables et des phénomènes réversibles. S’y trouvent la pêche, les zones mortes maritimes et la déforestation. Celle-ci en particulier est préoccupante, dans les régions tropicales et équatoriales et les pays du tiers monde. Depuis 1960, la décolonisation a permis le pillage d’une forêt pluviale jusque-là protégée par l’administration coloniale, brutalement livrée à l’exploitation des marchands de bois, par exemple, en Côte d’Ivoire, André Lévy, père du riche héritier Bernard-Henri Lévy. Des dizaines et des dizaines de millions d’hectares sont ainsi partis en meubles et plaquages. Est-ce une catastrophe ? Pour l’esthétique et l’environnement local, sûrement. Pour les grands équilibres du climat, nul ne le sait. Les spécialistes ne savent pas comparer le bilan carbone d’un hectare de sorgho et d’un hectare de forêt amazonienne.
L’homme peut en effet agir sur son environnement
Même chose pour la pêche : sans doute la pression sur les océans est-elle forte, « en particulier dans les régions côtières », mais c’est une question de police : le courant de l’Amazone, et plus encore celui du Sénégal, sont victimes de prédateurs faute de garde-côtes, alors que la ressource halieutique du grand banc de Terre neuve se reforme.
Idem encore pour les « zones mortes maritimes ». Les « seize mille scientifiques » ont beau nous asséner en leur aimable jargon que le nombre des zones « hypoxiques », c’est-à-dire pauvres en oxygène, s’accroît (« plus de 600 en 2010 selon une étude »), on voit bien, par le simple exemple de la Méditerranée, qu’une politique sérieuse (en l’occurrence celle de la France) suffit à faire revenir en quelques années la faune et la flore.
16.000 scientifiques enterrent des espèces vivantes
Le dernier groupe contient les éléments de langage du grand mythe de la grande catastrophe qui menacerait la planète et son environnement. Le premier élément est la chute de la biodiversité. En voici un extrait : « La biodiversité mondiale disparaît à un rythme alarmant et les espèces de vertébrés s’effondrent rapidement. Collectivement, les poissons, amphibiens, reptiles et oiseaux ont diminué de 58 % entre 1970 et 2012. Selon une étude publiée cette année, les populations d’eau douce, marine et terrestre ont diminué respectivement de 81 %, 36 % et 35 % ». Voilà. Tel quel. Acceptez le paquet, bonnes gens. Ce que cela peut vouloir dire, mystère. Comment c’est obtenu ? Mystère et boule de gomme. Mais quand même, de tels pourcentages, ça prouve qu’il y a un problème ! Et tant pis si l’on découvre chaque jour une nouvelle espèce, et si l’on en reconstitue d’autres. C’est un article de foi, à professer pour se convaincre que l’homme est mauvais et qu’il doit décroître.
Revoici par la petite porte l’increvable réchauffement climatique
Enfin, last, not least, le changement de températures. Quand même. Dans un coin, profil bas, mais quand même. On ne prétend plus en faire l’alpha et l’oméga du dogme terroriste écologiste, mais on glisse en passant que « Les dix années les plus chaudes jamais enregistrées se sont produites depuis 1998, l’année 2016 en tête ». Nous avons cent fois fait litière à Reinformation.tv de ce mensonge. Mais la raison ni les mesures ne peuvent rien contre la propagande aux cent gueules. A son rang, désormais subalterne, le réchauffement climatique continue à nourrir la grande peur puisqu’il entraînera, l’humanité soumise ne doit pas en douter « une baisse des principales cultures vivrières dans le monde, une augmentation de l’intensité des événements climatiques » et l’élévation « du niveau de la mer ». Le mot « vivrières » et la référence aux typhons le suggèrent : le réchauffement climatique est discriminatoire, il s’attaque d’abord au tiers monde tropical.
Tuer les humains pour sauver la planète : Malthus toujours aux commandes
Maintenant, que faire pour sauver l’environnement ? Quelle politique pour la planète les « 16.000 scientifiques » préconisent-ils ? Ils enterrent le réchauffement climatique, c’est bien, le dogme était en train de s’effondrer devant les faits, mais que proposent-ils ? A vrai dire, pas grand-chose. Cela rappelle la loi Macron quand notre actuel président était aux finances : un petit catalogue de mesures que tout le monde a oubliées, avec en prime des autocars.
En gros, il faudra créer des « réserves », lutter contre le « braconnage » et vendre moins de cornes de rhinocéros. Ok, je suis pour, ça ne mange pas de pain. Il faudra aussi ingurgiter moins de viande et hâter la transition énergétique. Et bien sûr freiner la croissance démographique en généralisant le planning familial. En un mot, l’écologisme balance son mythe du réchauffement climatique mais il maintient ses objectifs politiques et moraux. Son premier souci reste de réduire le nombre des bébés, comme à l’origine, comme en 1968, du temps de ce formidable best-seller que fut La bombe P. Il est significatif que son auteur, le vieux Paul Ehrlich, qui admire le pape François, ait été invité par celui-ci au Vatican au début de cette année.