Née au Soudan dans la région du Darfour vers 1869, elle était la nièce d’un chef tribal. A cinq ans, elle assista à l’enlèvement d’une de ses sœurs par des trafiquants d’esclaves, et fut vers ses sept ans elle-même enlevée par des négriers musulmans. Vendue plusieurs fois, et après avoir subi toutes sortes de mauvais traitements, elle fut achetée en 1883 par le consul d’Italie à Khartoum, un catholique, et le suivit en Italie en 1885 lors de la révolution mahdiste.
Catéchisée par les Filles de la charité canossiennes, à Venise, elle fut baptisée le 9 janvier 1890 et entra au couvent en 1893. Elle fut surnommée Madre Moretta (« Petite Mère Noire »). Sa vie fut transformée par l’amour et le pardon ; elle pardonna à ses tortionnaires : « Si je rencontrais ces négriers qui m’ont enlevée et ceux-là qui m’ont torturée, je m’agenouillerais pour leur baiser les mains, car si cela ne fût pas arrivé je ne serais pas maintenant chrétienne et religieuse. »
Joséphine Bakhita fit aussi preuve d’un grand zèle missionnaire ; ainsi sa prière : « O Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens et prêcher à grands cris ta bonté : Oh, combien d’âmes je pourrais te conquérir ! Tout d’abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur encore esclave… tous, tous les pauvres Noirs de l’Afrique, fais, ô Jésus, qu’eux aussi te connaissent et t’aiment ! »
Elle mourut des suites d’une longue maladie le 8 février 1947, et fut canonisée par Jean-Paul II le 1er octobre 2000. Le pape prononça ces mots dans son homélie : « Elle comprit que la vérité profonde est que Dieu, et non pas l’homme, est le véritable Maître de chaque être humain, de toute vie humaine. »
Sainte Joséphine Bakhita avait un profond désir de Dieu : « Lorsqu’une personne aime beaucoup une autre, elle désire ardemment l’approcher, donc pourquoi craindre tellement la mort ? La mort nous emmène à Dieu. »