Qu’il y ait des lobbies étrangers à Washington n’est un secret pour personne. Le lobby israélien est connu pour sa puissance. Il y a un lobby saoudien et un lobby turc, et divers gouvernements européens entretiennent leur propre lobby pour chercher à influencer en leur faveur les décisions prises par le Congrès et l’administration présidentielle de la superpuissance mondiale. Mais le lobby le plus inquiétant, c’est celui de Pékin. D’une part, c’est le lobby d’un régime communiste coupable d’avoir tué plus d’êtres humains qu’aucun autre régime de l’histoire de l’humanité. D’autre part, la Chine est le pays qui cherche aujourd’hui à détrôner les Etats-Unis et sa puissance financière lui permet de bénéficier à Washington de puissants soutiens, et notamment du soutien des clans Bush et Clinton. Alex Newman tire la sonnette d’alarme dans les colonnes du New American et appelle le Congrès à légiférer.
Ces membres du gouvernement des Etats-Unis qui font du lobbying pour le compte de la Chine communiste
« Personne n’aurait représenté le gouvernement russe dans les années 1980 », s’offusque le républicain Frank Wolf, un ancien membre de la Chambre des Représentants, « or maintenant on voit tant de gens faire du lobbying pour le compte du gouvernement chinois. J’ai siégé au Congrès pendant 34 ans et je trouve cela choquant ». A gauche aussi, l’on s’inquiète de l’influence chinoise et de ses agents haut placés à Washington. Alex Newman prend l’exemple du très anti-Trump Daily Beast qui énumérait, dans un de ses articles, ces « membres du gouvernement américain qui lorgnent sur les affaires qu’ils pourront faire avec la Chine avant même d’avoir quitté leur poste. » C’est ainsi qu’un ancien président de la Chambre des Représentants, John Boehner, a rejoint, après avoir milité pour faire bénéficier la Chine de la clause commerciale de la nation la plus favorisée dans les années 90, la société de lobbying Squire Patton Boggs qui représente l’ambassade de Chine à Washington. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Les millions de la fondation Clinton au temps d’Hillary et le lobby chinois sous la présidence de Bill
Comme d’autres gouvernements étrangers, y compris le gouvernement russe dans l’affaire Uranium One, l’Etat communiste chinois a, par l’intermédiaire de sociétés publiques, versé des sommes importantes à la Fondation Clinton. Si la fondation avait cessé de percevoir des dons directement de gouvernements étrangers quand Mme Clinton était secrétaire d’Etat de 2009 à 2013, elle n’a jamais cessé de percevoir les dons des personnes et entreprises proches de gouvernements étrangers, comme la compagnie Rilin Enterprises du milliardaire chinois Wang Wenliang en 2013 (et comme les entreprises liées à l’agence à l’énergie atomique russe Rosatom dans l’affaire Uranium One entre 2008 et 2011). Le New American pointe aussi du doigt le transfert de technologies militaires à la Chine communiste sous la présidence de Bill Clinton, ainsi que les ingérences chinoises dans les élections de 1996 qui se sont soldées par le renouvellement du mandat du président démocrate.
Le juteux contrat chinois du frère du président George W. Bush
Côté républicain, la famille Bush a elle aussi bénéficié des largesses chinoises, accuse Alex Newman. En 2002, Neil Bush, frère du président George W. Bush signait en effet un juteux contrat de conseil avec Grace Semiconductor Manufacturing Corp., une entreprise du régime communiste chinois cofondée par le fils de l’ancien dictateur Jiang Zemin devenu secrétaire général du Parti communiste chinois puis président de la République populaire de Chine, après avoir soutenu la répression sanglante sur la place Tian’anmen en 1989.
Et encore : c’est sans compter les membres haut placés des administrations Bush et Clinton qui ont ensuite rejoint des entreprises chinoises ou se sont déclarés « agents étrangers » afin de pouvoir faire légalement du lobbying pour le compte de Pékin. Pour le New American cette situation constitue aujourd’hui le plus gros danger pour la sécurité nationale des Etats-Unis.