Libération en a fait sa une. En 2009, un couple de Britanniques, Hélène et Duncan Porter se faisait photographier sur le glacier du Rhône, en Suisse. On voyait un peu de blanc, c’est-à-dire de la neige et de la glace. Ils ont repris la pose cette année, ils ont vieilli et on voit plus de gris, moins de neige et de glace. D’après le quotidien de l’extrême gauche arc-en-ciel, ces photos ont été partagées « des millions de fois » sur internet et « symbolisent la hausse des températures ». Conclusion « y a pas photo ». Une manière caractéristique de manipuler le spectateur, car, bien évidemment, ces clichés, dont rien n’établit qu’ils aient été pris dans des conditions et à des moments de l’année identiques, ne prouvent rien, de toute manière. C’est pourquoi Libé s’est assuré une interview du « glaciologue Christian Vincent » pour donner l’autorité de la science à son opération de propagande. Reconnaissant que les glaciers des Alpes se sont engraissés cet hiver grâce aux neiges abondantes, il n’en affirme pas moins : « En 2050, il ne restera qu’une vingtaine parmi les 550 que l’on compte en France. » Il n’en sait naturellement rien, et d’ici là, le roi, l’âne, ou moi, comme disait le charlatan de La Fontaine, ne sera plus là pour en parler. Toutes ces prédictions au doigt mouillé dont le seul objectif est de terroriser le public se retournent pitoyablement contre leurs auteurs, sans que jamais les médias n’en parlent. Prenons l’exemple du glacier Petermann, au Groenland, l’un des plus grand du monde, qui possède une extension flottante sur la mer, qu’on nomme plateforme flottante, de plus de soixante mètres de long. En 2009, des « études scientifiques », dont Libération s’était fait l’écho de façon dramatique, prédisait qu’elle était « au bord de la rupture » et se réduisait de 200 kilomètres carrés en une seule année. En 2022 paraissait cependant une étude du CNRS qui, tout en se voulant alarmiste, reconnaissait que « le glacier est resté relativement stable depuis les années 1990 ».