3 octobre : Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

3 octobre Thérèse Enfant-Jésus
 

Dernières des neuf enfants (dont quatre moururent en bas âge) des saints Louis et Zélie Martin, elle naquit à Alençon le 2 janvier 1873. Sa mère mourut alors qu’elle n’avait que quatre ans, et son père, horloger, s’installa alors avec sa famille à Lisieux. En 1883, frappée par une étrange maladie, elle fut guérie miraculeusement par la Vierge Marie. Fort troublée et tourmentée après cette événement, elle ne trouva la paix qu’à la Noël de l’année 1886 ; elle expliqua par la suite : « Bien des âmes disent : “mais je n’ai pas la force d’accomplir tel sacrifice.” Qu’elles fassent donc ce que j’ai fait : un grand effort ! Le bon Dieu ne refuse jamais cette première grâce qui donne le courage d’agir ; après cela, le cœur se fortifie et l’on va de victoires en victoires. »

Sa famille était très pieuse, si bien que ses quatre sœurs entrèrent au couvent, et qu’elle-même intégra le carmel de Lisieux à l’âge de 15 ans, après avoir fait un pèlerinage à Rome afin de demander au pape Léon XIII une dispense en raison de son jeune âge. Elle prit l’habit carmélite le 10 janvier 1889 et fit sa profession le 8 septembre 1890. Elle prit le nom de sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face. Grande mystique, elle remplissait toutes les tâches qui se proposaient à elle et faisait les plus grands sacrifices, avec amour et simplicité ; elle priait et offrait ses souffrances pour les prêtres.

En 1893, Thérèse devint assistante de la maîtresse des novices. A partir de 1894, elle commença à écrire, d’abord de petites pièces de théâtre pour les sœurs, puis des poèmes spirituels. Son père, frappé depuis quelques temps de crises de folie, mourut le 29 juillet de cette même année. Quant à elle, qui désirait devenir une grande sainte, elle s’en sentait bien incapable : « Je m’appliquais surtout à pratiquer les petites vertus, n’ayant pas la facilité d’en pratiquer les grandes. » Elle découvrit alors la « petite voie », et comprit qu’elle devait s’en remettre entièrement au Christ : « L’ascenseur qui doit m’élever au ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela, je n’ai pas besoin de grandir, au contraire, il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus. »

En juin 1895, elle s’offrit à l’amour miséricordieux de Dieu : « Oh mon Dieu ! Trinité Bienheureuse, je désire vous Aimer et vous faire Aimer, travailler à la glorification de la Sainte Eglise en sauvant les âmes. » A partir du carême 1896, atteinte de la tuberculose, sa santé se détériora rapidement ; elle eut alors sa « nuit du néant », durant laquelle elle connut des doutes sur la vie éternelle. Ses tourments ne la quittèrent plus, mais elle les combattit avec force. A la demande de ses supérieures, elle commença de rédiger le récit de sa vie spirituelle, la recherche de la sainteté dans tous les actes de la vie quotidienne.

Sa maladie s’aggravant, Thérèse écrivit en janvier 1897 : « Je crois que ma course ne sera pas longue. » Le 17 juillet de la même année, elle confia : « Je sens que je vais entrer dans le repos mais je sens surtout que ma mission va commencer, ma mission de faire aimer le bon Dieu comme je l’aime, de donner ma petite voie aux âmes. Si le bon Dieu exauce mes désirs, mon ciel se passera sur la terre jusqu’à la fin du monde. Oui, je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre. » Elle mourut après plusieurs mois de souffrance supportés héroïquement le 30 septembre 1897. Elle fut canonisée le 17 mai 1925 par Pie XI, qui l’appelait « l’étoile de son pontificat ». En 1944, elle fut nommée par Pie XII sainte patronne secondaire de la France, et le 19 octobre 1997, Jean-Paul II la proclama Docteur de l’Eglise.

Le pape Benoît XVI lui dédia son audience générale du 6 avril 2011 : « “Confiance et Amour” sont donc le point final du récit de sa vie, deux mots qui comme des phares ont éclairé tout son chemin de sainteté, pour pouvoir guider les autres sur sa propre “petite voie de confiance et d’amour”, de l’enfance spirituelle. Confiance comme celle de l’enfant qui s’abandonne entre les mains de Dieu, inséparable de l’engagement fort, radical du véritable amour, qui est un don total de soi, pour toujours, comme le dit la sainte en contemplant Marie : “Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même.” Ainsi Thérèse nous indique à tous que la vie chrétienne consiste à vivre pleinement la grâce du Baptême dans le don total de soi à l’Amour du Père, pour vivre comme le Christ, dans le feu de l’Esprit Saint, Son propre amour pour tous les autres. »