« Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Ils étaient debout devant le trône de l’Agneau, vêtus de robes blanches et tenant des palmes à la main. Et ils criaient d’une voix forte, disant : “Le salut vient de notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau !” » (Ap, VII, 9-10)
Il existait en Orient dès le IVe siècle une fête de tous les martyrs, célébrée le dimanche suivant la Pentecôte. Le 16 mai 610, le pape saint Boniface IV transforma à Rome le Panthéon, auparavant dédié à tous les dieux païens, en église, qu’il consacra comme la basilique de la Sainte Vierge aux Martyrs. La fête de tous les martyrs fut désormais célébrée à Rome à la date du 13 mai.
Au IXe siècle, le pape Grégoire IV transféra cette fête au 1er novembre et l’étendit à tous les saints. Elle fut rendue obligatoire en Italie en 831, établie en France en 837 sous le règne de Louis Ier le Pieux, puis progressivement étendue à toute l’Eglise. En 1484, la Toussaint fut dotée d’une octave par Sixte IV, puis, en 1914, Pie XI en fit une fête d’obligation.
Cette fête, qui célèbre tous les saints, rappelle à tous les fidèles leur vocation ; ainsi le disait saint Bernard dans une homélie : « Pourquoi notre louange à l’égard des saints, pourquoi notre chant à leur gloire, pourquoi cette fête même que nous célébrons ? Que leur font ces honneurs terrestres, alors que le Père du ciel, en réalisant la promesse du Fils, les honore lui-même ? De nos honneurs les saints n’ont pas besoin, et rien dans notre culte ne peut leur être utile. De fait, si nous vénérons leur mémoire, c’est pour nous que cela importe, non pour eux. (…) Cette gloire, il nous faut la convoiter d’une absolue et ferme ambition. (…) Et vraiment, pour qu’il nous soit permis de l’espérer, et d’aspirer à un tel bonheur, il nous faut rechercher de tout cœur l’aide et la prière des saints : ce qui est au-dessus de nos forces puisse-t-il nous être donné par leur intercession ! »