« Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, auprès d’une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph, et le nom de la vierge était Marie. L’ange étant entré où elle était, lui dit : “Je vous salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes.” » (Lc, I, 26-28)
La vénération de Marie conçue sans péché est apparue au Moyen-Age ; mais les Pères de l’Eglise présentaient déjà la Vierge Marie comme comblée de grâces toutes particulières. Ainsi, on lit chez saint Jérôme : « Oui elle est pleine de grâce, car la grâce n’est donnée aux autres créatures que partiellement et avec mesure ; Marie l’a reçue toute entière et dans sa plénitude. Oui, elle est vraiment pleine de grâce, elle par qui toute créature a été inondée des eaux abondantes de l’Esprit Saint. »
La question de l’Immaculée Conception de Marie suscita de nombreux débats doctrinaux durant tout le Moyen-Age, et fut défendu notamment par le bienheureux Jean Duns Scot à la fin du XIIIe siècle (« Il faut comprendre l’Immaculée Conception, non pas seulement comme une exemption virginale de la tache originelle, mais comme une sanctification qui s’opère dès la naissance de la vie de la Vierge, dans la vision des mérites de Jésus-Christ »). La question ne fut fixée officiellement qu’après les apparitions de la Sainte Vierge à sainte Catherine Labouré en 1830, durant lesquelles elle se présenta comme « conçue sans péché » : la médaille miraculeuse, issue de ces apparitions, porte d’ailleurs cette invocation : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. »
Le dogme fut promulgué par le pape Pie IX le 8 décembre 1854, par la constitution apostolique Ineffabilis Deus : « Par l’autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des Bienheureux apôtres Pierre et Paul et la Nôtre, Nous déclarons, Nous prononçons et définissons que la doctrine qui enseigne que la Bienheureuse Vierge Marie, dans le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute tache du péché originel, est révélée de Dieu, et par conséquent qu’elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles. »