Il y a des choses qui posent question. Encore des milliers d’hectares dévastés à Los Angeles, des dizaines de milliers d’habitations brûlées, 25 morts et on apprend qu’au cours des deux dernières années, des millions de dollars ont été dépensés par les autorités pour intégrer la « connaissance autochtone » dans les politiques californiennes d’atténuation des incendies de forêt.
Non pas que nos prédécesseurs sur ces terres sèches d’Amérique de l’Ouest n’aient pas eu certaines bonnes idées : il est juste et nécessaire d’apprendre de ses aînés ce qu’ils faisaient de bon et de bien – nous sommes toujours des nains juchés sur des épaules de géants.
Mais la Californie ne le fait même pas, n’appliquant pas les techniques ancestrales de brûlage provoqué que les indigènes pratiquaient (pas forcément pour limiter les incendies d’ailleurs). Deuxièmement, elle opère surtout avec cet investissement financier une sorte d’allégeance au mythe autochtone, donnant pour sacré le mode de vie tout entier des Amérindiens, malgré le décalage temporel et culturel, malgré leurs erreurs, englobant jusqu’à leur paganisme, comme s’ils avaient eu définitivement une compréhension privilégiée du monde physique et métaphysique.
Ecologisme, inclusivité, culpabilisation blanche… il y a là, en fin de compte, tous les éléments du wokisme. Qui se soucie réellement des incendies ?
Les connaissances traditionnelles des autochtones : le nouveau Graal
C’est le Washington Examiner qui le rapporte : le California Department of Forestry and Fire Protection (CAL FIRE) et la National Science Foundation ont collectivement dépensé des millions de dollars dans des projets destinés à extraire des connaissances anciennes des Amérindiens pour atténuer les risques et les dommages des incendies de forêt, dans cette région sensible.
Et ce n’est pas près de s’arrêter puisque le très démocrate gouverneur Gavin Newsom a annoncé en avril dernier que plus de 100 millions de dollars de subventions seraient allouées par le CAL FIRE à des projets fonciers tribaux qui permettraient, entre autres, de mettre en œuvre les connaissances écologiques traditionnelles dans les pratiques de gestion des terres de Californie.
Tout ça, c’est à cause de Biden qui a mis en œuvre, en 2022, un nouveau programme gouvernemental, demandant à un certain nombre d’agences d’intégrer les « connaissances indigènes » dans leurs « recherches, politiques et prises de décision ». Car, « en tant que gardiens originels de l’environnement naturel, les tribus et les communautés autochtones ont une expertise essentielle pour trouver des solutions à la crise climatique et protéger les écosystèmes de notre nation ».
Les incendies immaîtrisables des forêts de Californie finissent par être monnaie courante
Il y a quand même une sérieuse obsession.
Certes, il faut rester intelligent. Depuis la période préindustrielle, et surtout depuis que le Service des forêts des Etats-Unis a interdit les brûlages contrôlés, après le Big Burn de 1910 qui a ravagé plus d’un million d’hectares de forêts en deux jours, les incendies se sont multipliés, tout particulièrement en Californie. Parce que ces fameux brûlages traditionnels (du sous-bois végétal envahissant, combustible adéquat) effectués par les tribus avaient leur intérêt dans la prévention des incendies, même si ce n’était pas leur objectif premier.
C’est ce qui a fait dire à une chercheuse à l’Université de Californie du Sud, Rebecca Miller : « Ça paraît un peu étrange à dire mais voici un siècle qu’il n’y a pas suffisamment d’incendies en Californie ! »
L’UNESCO est d’ailleurs revenu sur le sujet, dans un rapport paru en août 2023, mettant en lumière « la valeur inexploitée de modèles alternatifs de gestion des incendies basés sur les connaissances traditionnelles ». Il faisait remarquer que « dans les régions du monde où la gestion autochtone des incendies a été réintroduite, les incendies de forêt ont connu un déclin notable », comme dans le nord de l’Australie où la gestion aborigène des incendies a été réintroduite et le nombre d’incendies destructeurs réduit de moitié.
Mais la Californie n’applique pas concrètement ce qu’elle promeut dans les textes : en 2020, on a seulement brûlé 224 km2, soit à peine 10 % de ce que le plan forestier officiel de l’Etat de Californie, rédigé en 2018, affirme être le minimum nécessaire. En 2024, le chef du service des incendies s’était engagé sur le papier à porter le volume des traitements forestiers dans l’Etat à 4.046 km2, mais on en est resté très loin. Il y a un clair manque d’entretien des forêts, souvent mu, d’ailleurs par des impératifs écologistes, comme nous le disions déjà en 2018 !
Par ailleurs, cette technique de « Back Burning », comme on l’appelle, reste controversée car elle est difficile à mettre en œuvre, risquée et surtout coûteuse : pour Andy Stahl, de l’ONG Forest Service Employees for Environmental Ethics, « le plus gros défi est le coût, on parle de millions, de milliards de dollars ».
Non, les Amérindiens n’étaient pas vraiment environnementalistes
Que cache donc cette obsession autochtone ? Pourquoi le document communiqué par l’administration Biden en 2022 parle-t-il d’examiner toutes les connaissances, pratiques et croyances développées par les tribus et les peuples autochtones, et s’appliquant aux phénomènes « dans les systèmes biologiques, physiques, sociaux, culturels et spirituels » ?
Parce que nous, les Blancs occidentaux, sommes des ingrats ne sachant que produire des gaz à effets de serre, voilà l’idée. Et les mots de « racisme » et « impérialisme » finissent par sortir ; le gouverneur Gavin Newsom a, quant à lui, évoqué « une reconnaissance des péchés passés ».
Quand bien même la confiance officielle dans le savoir indigène pourrait être parfois stupide et même destructrice, comme le fait remarquer Selwyn Duke dans TheNewAmerican. Un article de 2007 du Mises Institute se posait honnêtement la question de savoir si les Indiens d’Amérique étaient vraiment environnementalistes, eux qui pratiquaient l’agriculture sur brûlis, détruisaient des forêts et des prairies et anéantissaient des populations animales entières… Une étude récente montre par exemple que leur colonisation intensive de la vallée du Delaware a provoqué une augmentation de 50 % du ruissellement des sédiments dans le fleuve, notamment en raison du brûlage de la moitié de la couverture forestière le long de ses rives.
Quant aux feux qu’ils provoquaient, c’est le New York Post qui l’affirme, les Indiens n’utilisaient pas cette technique seulement pour les incendies, mais aussi pour des raisons culturelles ou pour faciliter la chasse du gibier. Même si leurs brûlages participaient en partie à un certain équilibre écologique, ils pouvaient aussi semer la pagaille. En somme, les Indiens étaient comme tout le monde : « Lorsque les ressources étaient rares, les Amérindiens travaillaient pour les préserver. Quand elles ne l’étaient pas, ils ne le faisaient pas. »
Une entourloupe ? En nous focalisant sur ce savoir ancestral perdu (très relatif au final), le dogme ambiant nous fait à la fois culpabiliser en tant que méchants colonisateurs occidentaux, redire notre engagement écologiste en tant que vils pourvoyeurs de carbone et admirer ces croyances païennes si proches de la nature… et tout ça sans résoudre aucunement le concret de la situation !
Merci Biden.