Californie : manque d’entretien des forêts et interdits écologiques favorisent les incendies, plutôt que le climat

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Alors que les incendies de Californie – Camp et Woolsey – n’étaient toujours pas éteints, la guerre des mots était lancée et le réchauffement climatique revenait comme une rengaine. Le gouverneur démocrate Jerry Brown, qui sera remplacé en janvier par un autre Démocrate, Gavin Mewsom, est allé jusqu’à accuser les « climato-sceptiques » d’avoir « évidemment contribué » au départ des incendies. Brown, un des climato-alarmistes les plus extrémistes, a qualifié les feux « d’anormaux », causés selon lui par un réchauffement global d’origine humaine. A l’opposé, le président Donald Trump a sévèrement mis en cause le manque d’entretien des forêts qui laisse sur place les bois morts, laisse envahir les buissons et se multiplier les lignes électriques. Ce manque d’entretien renvoie non seulement à la responsabilité de l’Etat de Californie, mais aussi aux règlementations et interdits fédéraux supposément écologiques qui prônent la non intervention de l’homme dans les massifs forestiers.
 

Déjà 44 morts dans les deux incendies de Californie

 
L’incendie de Camp, dans le nord de la Californie, a parcouru 50.500 hectares, 6.500 maisons individuelles, 85 immeubles collectifs, 260 bâtiments commerciaux et causé le décès de 42 personnes. C’est le feu le plus vaste et le plus meurtrier de toute l’histoire connue de l’Etat. L’incendie de Woolsey, près de Los Angeles, a parcouru environ 40.400 hectares, tué deux personnes et détruit 435 bâtiments. Des enquêtes sont ouvertes pour déterminer les causes de ces incendies, et non encore conclues, même si le gouverneur démocrate affirme qu’elles sont liées au changement climatique.
 
L’année dernière, Jerry Brown avait qualifié les feux de forêts de « nouvelle normalité » liée au changement climatique. Cette année, son discours se durcit puisqu’il parle de « nouvelle anormalité ». « Et cette nouvelle anormalité va continuer, certainement ces 10, 15 voire 20 prochaines années », a-t-il ajouté. Brown reprend les assertions du dernier rapport du GIEC : « Certains scientifiques affirment que nous avons déjà augmenté d’un degré ; je crois que nous pouvons nous attendre à augmenter d’un demi-degré supplémentaire, ce qui est catastrophique, pour les 10-12 prochaines années. Nous devons relever ce défi, qui menace tout notre mode de vie. »
 

Pour Trump, le manque d’entretien des forêts est en cause, et non le climat

 
De son côté, Donald Trump a donné un avis différent sur la question. Quelques heures après avoir publié une déclaration d’urgence accordant des fonds fédéraux supplémentaires aux services de lutte contre les incendies, le président a mis en cause le manque d’entretien des forêts et exigé de la Californie qu’elle mette de l’ordre dans ses services forestiers sous peine de ne pas recevoir les subventions fédérales. Jerry Brown et son successeur élu Gavin Newsom ont rejeté son interprétation… tout en lui demandant de déclare l’état de catastrophe naturelle qui garantit le versement de fonds supplémentaires. Pour Brown, « entretenir les forêts partout où nous le pouvons ne pourra pas empêcher le changement climatique – et ceux qui sont d’un avis contraire sont évidemment complices de la tragédie ». Newsom, lui, a préféré déclarer « que l’heure n’était pas aux polémiques partisanes ».
 
Pour le journaliste américain James Murphy, « si Trump a raison de dénoncer le manque d’entretien des forêts comme cause principale de la violence des feux, il a tort de faire porter la responsabilité première sur l’Etat ». De fait, « les bureaucraties fédérales telles que l’EPA (Agence fédérale pour l’Environnement) et l’Office des Forêts des Etats-Unis, entre autres, ont imposé de telles limites à l’exploitation forestière, aux éleveurs et aux véhicules récréatifs que l’entretien de base des forêts est quasi impossible, et pas seulement en Californie ». Plus de 20 % de l’Etat de Californie est couvert par des forêts nationales, qui ne sont donc ni des forêts d’Etat ni des forêts privées.
 

La Californie sera bridée tant que le fédéral ne lèvera pas ses interdits « écologiques »

 
Le président Trump demande donc à l’administration de l’Etat d’ôter la paille qui est dans son œil alors que c’est une poutre qui est dans l’œil des administrations fédérales. La Californie peut certainement faire beaucoup mieux pour gérer ses forêts. Mais tant que l’administration fédérale continuera d’imposer ses réglementations et ses interdits supposément écologiques, qui limitent les interventions et activités humaines sous prétexte de défendre « la nature », elle n’y arrivera pas. Pour Donald Trump, les incendies de Californie devraient être un bon indicateur de l’urgence à nettoyer les écuries d’Augias de la bureaucratie fédérale, obsédée par son idolâtrie de la déesse Gaïa dans laquelle la raison de l’homme n’aurait aucune place.
 
Matthieu Lenoir