Paul-François Danei, de non nom de baptême, naquit à Ovada, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Gênes, le 3 janvier 1694. Eduqué dans une école tenue par un prêtre à Cremolino, non loin de son lieu de naissance, il fit de rapides progrès et se mit bientôt à enseigner le catéchisme aux jeunes. Bouleversé à 19 ans par la lecture du Traité de l’amour de Dieu de saint François de Sales, il eut désormais une intense vie de prière, secondée par de rudes mortifications.
En 1715, il voulut se joindre à une croisade contre les Turcs qui menaçaient la République de Venise ; il abandonna pourtant bientôt la voie des armes. Il refusa par ailleurs un mariage arrangé par sa famille et, à la mort d’un sien oncle prêtre, ne conserva pour tout héritage que son bréviaire. Renonçant à tout, il se mit à prêcher autour de lui : il récolta au départ de nombreuses moqueries, mais obtint bientôt la conversion des cœurs.
A l’âge de 26 ans, il reçut une vision divine l’engageant à fonder une congrégation. Aussitôt, il prit l’habit d’ermite et, ayant reçu la bénédiction de ses parents, il se retira totalement du monde pendant 40 jours afin de rédiger les règles de la Congrégation de la Passion de Jésus-Christ (les Passionnistes), destinée à propager la dévotion à la Passion du Christ par la prédication itinérante et au cours de retraites.
Suivi de son frère Jean-Baptiste, il se rendit ensuite à Rome où il contribua à la fondation d’un hôpital et où il fut ordonné prêtre par le pape Benoît XIII le 7 juin 1727. Il se consacra alors à la prédication dans les paroisses, puis fonda une première retraite (c’est ainsi qu’il nommait ses monastères) à Monte Argentario, en Toscane, en 1737. Sa communauté comptait alors neuf membres : la grande austérité des règles en décourageait beaucoup ; 40 ans plus tard, elle en compterait un peu moins de deux cent, répartis dans 12 retraites.
Les constitutions des Passionnistes furent officiellement approuvées par le pape Benoît XIV en 1746. Cette congrégation ramena à la foi un nombre incalculable de personnes dès ses premières années. Paul, qui demeura toute sa vie d’une humilité désarmante, bien qu’il fût vénéré par tous, par les papes eux-mêmes, mourut à Rome le 18 octobre 1775. Il fut canonisé par Pie IX le 29 juin 1867.