Après le déchaînement de violence qu’a occasionné en France la finale munichoise de la ligue des champions entre le PSG et l’Inter de Milan, les premières suites judiciaires tombent. Pour 570 interpellations en flagrant délit et 243 gardes à vue, très peu de peines, et très légères, ont été prononcées. Gérald Darmanin, le garde des Sceaux, estime ces sanctions « pas à la hauteur ». A juste titre. Mais une peine de prison ferme a cependant frappé l’agresseur d’un fourgon de policiers, qui a été visiblement « énervé » et surpris par la sévérité (toute relative) d’une justice qu’il ne pouvait pas prévoir. Il l’a montré d’une façon naïve, qui révèle la mentalité dominante chez certains « jeunes », hélas très nombreux.
Une justice clémente dans l’ensemble pour les casseurs du foot
La justice manque de moyens pour juger tant de monde en comparution immédiate, mais quelques peines de prison avec sursis ou purgeables à domicile ont déjà été prononcées par le tribunal de Paris, et quelques peines de travaux d’intérêt général – par exemple, 105 heures pour avoir jeté des pierres sur un policier. Devant ce laxisme, Darmanin propose de changer la loi en créant des « peines minimales » pour certaines infractions, ce qui horrifie les juristes puristes et laxistes qui estiment la chose contraire à l’esprit du droit français. Alors que les scènes de guerre civile se multiplient, on disserte encore du sexe des anges, et, comme souvent en France, tout se termine en farce polémique. On mettra à part cependant le cas du seul condamné à de la prison ferme.
La prison ? L’agresseur des policiers n’en croit pas ses oreilles !
Nommons le A., comme notre confrère le Nouvel Obs qui relate l’incident. Accusé d’avoir percuté un véhicule de police, il prétend avoir « perdu le contrôle de son véhicule ». L’air dégagé, il attend qu’on le croie malgré la vidéo de surveillance qui a filmé la scène et son passager qui confirme l’intention d’emboutir le fourgon. Quand la présidente lui demande s’il avait pris de la drogue, il répond uniment : « Ça, je ne comprends pas. J’ai pris de la cocaïne il y a trois jours et du CBD seulement, pas des stupéfiants. » Et lorsque reconnu coupable de tous les chefs d’accusation, sauf la rébellion, faute de preuves, il est condamné à quinze mois ferme avec mandat de dépôt, il est éberlué : « Je vais en prison là ? » Pauvre abandonné, intoxiqué par des décennies de laxisme : d’un coup, le grand jeu vidéo sans sanction auquel on lui avait appris depuis sa naissance s’arrête, pile. La chose est à rapprocher du pillage le 28 mai d’un magasin de bonbons et de déprédations dans le métro rapportés par Lyon Mag : les « jeunes » auteurs de ces actes commis gratuitement en avaient si peu honte et craignaient si peu d’en être punis qu’ils se sont filmés complaisamment avant de répandre les images sur la toile. Cette pratique est constante. C’est trop peu de parler de laxisme judiciaire : il y a un sentiment d’impunité totale chez ceux qui répandent l’insécurité.