Mercredi 17 septembre, une semaine après l’assassinat de Charlie Kirk, Donald Trump a classé dans la trop nombreuse famille du terrorisme international le mouvement « Antifa », cette nébuleuse de groupes d’extrême gauche se réclamant de l’antifascisme. Cette décision capitale montre que le président américain, sous des dehors qui peuvent agacer, et parmi une foule d’initiatives qui peuvent déconcerter, a une intelligence politique hors du commun, une vista exceptionnelle qu’accompagne le sens de la réaction tactique. Il démasque ici en effet un ressort essentiel de la mécanique révolutionnaire, l’utilisation orientée, pour ainsi dire lasérisée, de la haine, grâce à l’accaparement du bien et du mal : l’adversaire désigné fasciste étant le mal, la haine à l’état pur, l’antifa incarne le bien et cela justifie tout ce qu’il fait. Pour arriver à ce résultat tout simple, des décennies de conditionnement ont été nécessaires, les peuples et leurs élites ont été inlassablement terrorisés par le mot fasciste. Les antifa proprement dits ne sont que l’avant-garde de l’idéologie dominante. L’assassinat de Charlie Kirk, crime de haine antifa, démasque d’un coup cette mécanique : la haine antifasciste tue. Elle est faite pour cela. Pour terroriser les peuples tout en se faisant passer pour le Bien.
Trump met l’antifa hors-la-loi
Les déclarations de Donald Trump sont sans ambiguïté : « J’ai le plaisir d’informer nos nombreux patriotes américains que je désigne “Antifa”, une catastrophe de la gauche radicale, malade et dangereuse, comme organisation terroriste. (…) Je recommanderai également avec force que les personnes finançant “Antifa” fassent l’objet d’une enquête approfondie, conformément aux normes et pratiques juridiques les plus strictes. » On ne manquera pas d’objecter que le mot « Antifa » est une étiquette générique sous laquelle des groupes divers se cachent. Sans doute, mais ils savent traverser un continent pour se retrouver sur une ZAD nantaise, une autoroute du côté d’Albi, des manifestations de toutes les nuances de l’arc-en-ciel aux Etats-Unis, ou encore une journée de blocage à Paris. Avec toujours les mêmes méthodes et la même phraséologie, pour la Terre, le choix, l’inclusion – et contre la haine. La morale de ces révolutionnaires est la haine de la haine – cette haine qui prend la forme de l’homophobie, du négationnisme climatique, du racisme, en somme du fascisme. Tout antifa entend délivrer le monde de la haine fasciste.
La mécanique révolutionnaire : tout adversaire est désigné fasciste
Dans ce manichéisme à deux sous, la réalité n’a aucune espèce d’importance, ce sont les symboles agités qui comptent. Par exemple Charlie Kirk : c’était un conservateur MAGA. On a le droit de ne pas aimer. Mais c’était un garçon qui recherchait la discussion et ne manifestait aucune conviction fasciste, ni même « fasciste ». Alors on a jugé urgent de lui en inventer. A France Inter, Ivanne Trippenbach, grand reporter chez notre prestigieux confrère Le Monde et concubine du haut fonctionnaire socialiste Rayan Nezzar, affirmait que, selon Kirk, « les femmes noires n’avaient pas les capacités intellectuelles pour être prises au sérieux ». Pas de chance, le politologue Yascha Mounk, antifasciste comme tout le monde, mais plus précis, était obligé de la reprendre : « Ce n’est pas vrai. Il a dit ça de femmes qui ont obtenu leur poste par la discrimination positive, pour critiquer la discrimination positive. Mais il n’a pas dit que les femmes noires n’ont pas ces capacités. » Il a même rappelé qu’aux Etats-Unis, où la réputation de sérieux n’excuse pas tout, une chroniqueuse du Washington Post vient d’être licenciée pour avoir colporté ce type d’approximation.
Pour le terrorisme antifa, la réalité n’a aucune importance
Cela n’a pas entamé la superbe de la belle Ivanne : elle aurait « simplifié » pour « aller plus vite et expliquer le fond de son positionnement politique ». Depuis elle s’est plainte sur X : « Pour avoir rappelé les positions de Charlie Kirk tout en condamnant son assassinat, je suis pour la énième fois ciblée par la twittosphère d’extrême-droite. » Voilà donc le progressiste arc-en-ciel Iascha Mounk pris dans la rafle de la twittosphère d’extrême-droite ! Pour l’antifa militant, tout le monde est fasciste. Cela montre le coffre et l’impunité du parisianisme antifa : aux Etats-Unis, le grand romancier Stephen King, véritable star et d’ailleurs talent incontestable, avait cru pouvoir annoncer sur X que Kirk était « partisan de la lapidation des homosexuels, juste pour dire ». C’est faux, bien évidemment. Malgré ses soixante-dix ans et ses millions, il a dû reconnaître qu’il s’était trompé, se fondant sur un « raccourci médiatique ». Et il a dû rectifier : « Je m’excuse d’avoir dit que Charlie Kirk préconisait de lapider les homosexuels. » Réitérant ses excuses en répondant à une pique du sénateur républicain Ted Cruz, il a ajouté : « Voilà ce qui arrive lorsqu’on lit quelque chose sur Twitter sans vérifier les faits. Ça n’arrivera plus. » Avec Trump à leur tête, les Américains ne se laissent plus terroriser, et la mouvance antifa doit prendre des précautions : c’est la raison de la haine qui s’acharne sur le président.
La mécanique du mensonge protège le tueur antifa
L’autre parade antifa pour fuir la réalité a été de nier l’identité politique du tueur. Ses parents pourtant le disent, il s’était radicalisé à l’extrême-gauche. Même le Guardian, journal ouvertement socialiste britannique, rapporte que l’assassin était au lycée « le seul gauchiste ». Les inscriptions sur ses balles de fusil manifestent clairement ses intentions : « Hey, fascist, catch ! » (Tiens, fasciste, attrape !), « Bella Ciao » (un tube des militants antifa). Mais Libération et Le Monde ne sont pas convaincus. Libé parle de ses « obscurs messages » et de sa « potentielle affiliation politique », Le Monde écrit qu’il « est présenté par une large partie de la droite comme un tueur d’“extrême-gauche” ». Tout cela pour ne pas reconnaître une chose simple : non seulement la mécanique de l’antifascisme tue, mais une incarnation du bien, un antifa, est l’auteur concret de l’assassinat, un antifa tue. Pour renforcer sa rhétorique embarrassée du déni, Libération a d’ailleurs tiré de nulle part une statistique affirmant (on ne sait pas comment elle a été composée, selon quelle méthode, sur quels critères de recherche) montrant opportunément que les assassinats politiques étaient dus plus souvent aux Etats-Unis à l’extrême-droite qu’à l’extrême-gauche. Autrement dit, même si l’antifa a tué, c’est une exception !
Insulte révolutionnaire ou terrorisme de la vulgarité ?
Tout cela est d’une fragilité confondante, et la seule ressource restant à l’antifa est d’accumuler sur la tête de ses adversaires des tombereaux d’insultes et d’accusations hétéroclites et vagues. Ainsi pour Kirk : suprémaciste, raciste, pro-russe, grosse merde, pro-génocide des Palestiniens, homophobe, transphobe. La mort n’éteint pas l’éternel procès de quiconque déplaît à l’antifascisme. Aucune mesure, aucune pudeur ne tient. On ouvre carrément les égouts pour l’occasion. « L’art » donne un masque acceptable à cette mécanique avilissante. Le rappeur H-Tône, chroniqueur sur Blast, a décrit ainsi l’assassinat de Kirk : « Il s’est pris une petite exécution publique sans procès, puis il est rentré dans la catégorie “dommages collatéraux”. Bah franchement, j’ai envie de te dire, que demande le peuple ? » Et de conclure élégamment : il « s’est vidé comme le vilain p’tit goret qu’il était ».
Ce qui vaut pour les situations tragiques vaut aussi pour les magouilles parisiennes. Ainsi, pour tirer d’affaire Patrick Cohen et Thomas Legrand, journalistes militants surpris en pleine collusion avec des dirigeants socialistes, « l’humoriste » maison de France Inter, François Morel a-t-il traité les journalistes qui ont découvert le pot aux roses de « fils de pute » et d’« enculés ». Ancien des Deschiens, série qui se moquait des pauvres sur la chaîne à péage de gauche Canal +, Morel est représentatif de cette écume parisienne qui prend texte d’une supériorité imaginaire pour mépriser tout ce qui n’est pas assez révolutionnaire à son gré.
Le terrorisme intellectuel antifa va jusqu’à l’assassinat
Ainsi l’antifa juge-t-il le peuple et le tance-t-il pour lui faire peur. Ce terrorisme intellectuel s’actualise parfois physiquement, jusqu’à l’assassinat. Depuis plus d’un siècle. Le mot antifascisme a été lancé par l’Union soviétique et l’internationale communiste avant même que Mussolini n’ait fait triompher le fascisme par la marche sur Rome en 1922 : c’est un mot de l’arsenal communiste pour détruire ceux qu’il désignait alors ses pires ennemis, les fascistes. L’antifascisme a été inventé pour dénoncer les futurs crimes du fascisme afin de masquer ceux, déjà bien réels, du communisme. Pendant que le fascisme de Mussolini, et surtout son cousin allemand le nazisme, utilisaient des méthodes très répréhensibles, leurs homologues totalitaires communistes utilisaient les mêmes, en envoyant leurs ennemis au goulag ou a poteau au nom de l’antifascisme : même le général De Gaulle fut traité de « général fasciste » par le PCF à la fin des années 1940. C’est la même imposture que reprend aujourd’hui en France le Nouveau front populaire, et, partout dans le monde, le mouvement antifa. Telle est la mécanique proprement révolutionnaire que Donald Trump a justement dénoncée.