Pour confondre l’influenceuse américaine Candace Owens qui a popularisé l’affirmation que Brigitte Macron est un homme, son époux Emmanuel a déclaré à la BBC qu’il allait fournir des « preuves scientifiques » qu’elle est une femme. Cela révèle plusieurs signes des temps, plusieurs faits caractéristiques de notre société, et c’est, bien involontairement, une grande victoire pour le bon sens après des années de folies arc-en-ciel transgenres d’Etat. D’abord, conduire un grand Etat n’est plus une fonction sacrée : il y avait jadis des bouffons ou des pamphlétaires qui pouvaient se moquer des frasques des monarques, non cette espèce de tribunal permanent qu’incarne pour quelque temps Candace Owens, sorte de Cour de la Haye médiatique. Ensuite, quelle déchéance pour la France ! Louis XIV n’avait pas à fournir de certificat d’identité de genre à ses maîtresses. Enfin, l’intuition, le bon sens, le témoignage des proches ne suffisent plus à emporter la conviction, celles des juges pas plus que celles du vulgum pecus : seules les « preuves scientifiques » ont l’autorité suffisante pour trancher la question.
On verra quelles preuves fournira le couple Macron, mais il est maintenant acté au plus haut de la hiérarchie médiatique (car l’affaire Brigitte Macron fait un buzz mondial), et accessoirement au plus haut de la hiérarchie politique (quel que soit le déclin de la France, elle reste, pour l’économie, le septième ou huitième Etat du monde, l’une des quelques puissances nucléaires indépendantes, l’un des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU), il est acté que, pour déterminer ce qu’est une femme, et qui est une femme, ce sont les « preuves scientifiques » qui tranchent en dernier ressort. C’est une avancée majeure. Tout l’effort de l’idéologie transgenre et des féministes depuis Judith Butler, interprétant de façon maximaliste la pensée fondatrice de Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme, on le devient », a été depuis des décennies de dire que le genre est un choix personnel. Cela s’est traduit dans les sports par des revendications loufoques et des affaires retentissantes dont la plus bruyamment récente fut le titre olympique en boxe d’Imane Khélif. Sans doute un mouvement de protestation des femmes s’est-il élevé contre cela, soutenu par les décisions anti-arc-en-ciel prises par Donald Trump, mais on en restait à l’action tactique : maintenant, sur le plan des principes, la question est réglée, l’idéologie du genre fusillée, l’existentialisme arc-en-ciel d’Etat enfin mis hors-jeu. Grâces soient rendues à notre président Emmanuel Macron, philosophe de l’être, d’avoir rappelé que ce sont des preuves scientifiques qui établissent le sexe d’une femme.