A la COP30 à Belém, il n’était pas question de payer en espèces ni même avec sa propre carte de crédit : l’ONU a testé la société sans argent liquide en imposant une carte MEEP, inventée à l’origine pour faciliter la vie des commerçants et qui se vante d’offrir des moyens « verts » puisqu’ils facilitent l’utilisation des transports en commun. Mais à la COP, il s’agissait plutôt de compliquer la vie des participants, qui pour le moindre achat d’un sandwich ou d’un café hors de prix, étaient obligés d’utiliser une carte MEEP après une fastidieuse procédure de contrôle d’identité. Quitte à faire la queue pour acheter une boisson pour constater qu’on n’a pas assez de crédit prépayé, devoir retourner chez le chargeur de cartes, prouver son identité, virer les sommes nécessaires et… refaire la queue pour acheter une boisson. Andrew Muller de The New American était sur place et a constaté que si par malheur, on avait à l’inverse mis trop d’argent sur cette carte et qu’on voulait récupérer le reliquat à la fin de l’événement, il fallait de nouveau suivre une irritante procédure : s’enregistrer avec son passeport et demander un remboursement… « Un vrai goulag numérique et financier », commente-t-il, auquel certains ont pu échapper en inventant un nouveau troc : tu paies mon doughnut avec ta carte, je te rembourse en numéraire. Tant qu’il y en a… La société cashless, outil absolu de la surveillance et du contrôle, fait déjà ses armes.











