Premiers agréments pour les paires homosexuelles en vue de l’adoption

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A Paris et dans les Bouches-du-Rhône, les premières paires homosexuelles « mariées » viennent d’obtenir un agrément, document indispensable dans le processus d’adoption en France comme à l’étranger.
 
L’association des parents et futurs parents gays et lesbiens (AGPL) s’est inquiétée de réticences observées en ces circonstances : « Certains psychologues ont essayé de les coincer avec des questions insidieuses et émettent des réserves dans leurs avis », y voyant une inégalité de traitement, sans même considérer qu’il puisse s’agir d’un avis pris en fonction d’une réflexion sur l’enfant…
 
Après l’agrément, il reste néanmoins à franchir de nombreuses étapes, et l’adoption à l’étranger restera difficile tant les réticences sont nombreuses. Quant aux 800 pupilles de l’Etat enregistrés chaque année, l’AGPL craint la réaction des « conseils de famille », ces assemblées de huit personnes nommées par le préfet qui valident le choix des familles d’adoption, et dont elle dénonce l’état d’esprit conservateur.
 

Inquiétudes sur les moyens de parvenir à l’adoption

 
A l’inverse, Benoît de Saint-Sernin, porte-parole des Adoptés, craint lui une « modification insidieuse de la composition des conseils de famille pour arriver à des quotas d’enfants réservés aux couples homosexuels au nom du droit à l’enfant », ce qui avait été évoqué en réunion avec le cabinet de Dominique Bertinotti, ex-ministre de la Famille, en 2012.
 
De leur côté, les opposants à la loi Taubira restent mobilisés et appellent à manifester le 5 octobre prochain à Paris et à Bordeaux, réclamant toujours l’abrogation de la loi, mais également une condamnation ferme de la PMA et de la GPA.
 
La Manif pour Tous a d’ailleurs récemment lancé une pétition, qui compte déjà plus de 30.000 signatures, demandant au président de la République de faire appel, avant le 26 septembre, des arrêts de la Cour Européenne des droits de l’Homme (CEDH) condamnant la France au sujet de la gestation pour autrui.
 
La mobilisation ne faiblit pas et les opposants comptent bien faire de la loi Taubira un enjeu essentiel de l’élection présidentielle de 2017, ce qui semble porter ses fruits, puisque la question a été posée hier à Sarkozy lors de l’interview marquant son retour en politique.
 
Il a d’ailleurs fait preuve d’une hypocrisie assez flagrante en condamnant le gouvernement sur la forme : « J’ai vraiment détesté la façon dont on a humilié les gens qui défendaient la famille. Beau résultat pour un président qui voulait apaiser. » Lui-même pourtant ne propose qu’un référendum, sans rien promettre sur le fond. De la part d’un homme qui a refusé de soumettre le traité de Lisbonne au référendum, alors qu’il n’était que le pâle reflet du traité constitutionnel rejeté trois ans plus tôt par les Français, la potion est un peu amère…