Qu’y a-t-il de commun entre Ebola, le synode sur la famille, et la fermeture du Val de Grâce ? Réponse, le mondialisme franc-maçon. Dit comme ça, ex abrupto, cela peut engager plusieurs lecteurs, même indulgents, à se visser l’index sur la tempe et à nous traiter d’illuminé complotiste. Pourtant, les faits sont là : ces trois événements sont l’occasion de progrès significatifs de la gouvernance globale. Explication.
Ebola. Un mal terrible, dont le taux de guérison est très faible. Un drame pour les malades, leurs familles, et ceux qui les soignent. Un désordre national pour plusieurs pays d’Afrique. Mais si l’on parle épidémie, c’est pour l’instant cinq mille morts. Entre huit et vingt-cinq mille fois moins que la grippe espagnole, selon les estimations, pour six fois plus d’hommes sur la terre, et cela malgré des moyens de communication qui multiplient le risque. Autre repère : rien qu’en France, la simple grippe tue chaque année entre six et huit mille malades. Depuis quarante ans que le virus d’Ebola a été identifié, il n’a jamais provoqué de pandémie ni même d’épidémie sérieuse. Aurait-il muté, comme le suggèrerait le cas, mystérieux à ce jour, de la deuxième infirmière américaine atteinte ? On ne comprend pas en effet le mode de contamination.
Ebola : le mondialisme de la peur
Cela invite à des précautions particulières et une recherche urgente, mais ne justifie nullement la pléthore d’informations et de désinformations serinées depuis plusieurs mois par tous les médias du monde. La phase actuelle en particulier, avec l’apparition pluriquotidienne de divers responsables de la santé aux Etats Unis, et les déclarations solennelles de Barack Obama toutes affaires cessantes, ressemble à la mise en scène d’un drame à thèse mondial par la principale puissance, l’Amérique. Sur le thème : si même la médecine américaine est tenue en échec, nous devons conjuguer toutes les bonnes volontés et compétences de la planète pour vaincre le mal. Contre Daech, il peut y avoir des défections, contre Ebola, tout le monde marchera la main dans la main. Il faut penser global pour résoudre les problèmes globaux. Seule une coordination mondiale et mondialiste peut vaincre la pauvreté en Afrique d’une part, et relever le défi médical de l’autre.
La fermeture de l’hôpital du Val de Grâce est un autre progrès éclatant du mondialisme maçon. C’est un symbole de l’abaissement de l’Etat, de l’indépendance française. D’abord parce que les plus grands personnages de la république et leurs hôtes se faisaient soigner dans ce haut lieu de l’excellence de la médecine militaire et civile, étroitement lié à l’histoire religieuse et militaire de la France catholique. Ensuite parce qu’elle s’accompagne d’un véritable massacre dans le budget des armées. Sans doute celui-ci a-t-il commencé Fabius étant premier ministre, lorsqu’il entreprit « d’engranger les dividendes de la paix », et a-t-il été poursuivi par tout le monde depuis, même par le soit-disant « fana mili » Chirac, avec des lois de programmation militaires toujours plus catastrophiques.
Le Val de Grâce, symbole de l’union entre l’Armée et l’Etat, moyen de l’indépendance nationale
Mais aujourd’hui, les pires prévisions se trouvent confirmées avec fracas. Les militaires, depuis des années, obéissent en grognant, et dégraissent à tour de bras, sans être vraiment convaincus que les regroupements interarmes, externalisations et autres nouveaux logiciels qu’on leur impose soient vraiment efficaces. Aujourd’hui, le squelette du mammouth est à nu, complètement raclé. On entend aujourd’hui des officiers de haut grade, même d’active, constater que l’armée française n’a plus les moyens de ses missions. Or, à chaque effort de l’Etat-major correspond une nouvelle exigence d’un Etat par ailleurs obèse et dépensier. La confiance est aujourd’hui rompue, et le caractère délibéré de cette mise à mort apparaît clairement. Pendant que l’armée crève, des sommes énormes sont dépensées par l’Education nationale, la culture ou l’aide à l’immigration, y compris clandestine. L’armée française n’est plus capable aujourd’hui d’agir seule au service d’une politique indépendante, elle n’est plus qu’un élément de la machinerie de l’OTAN opérant pour le compte de l’ONU. Il est significatif que plusieurs commentateurs socialistes aient loué les économies faites par l’armée depuis quelques décennies, tout en déplorant le manque de moyens des soldats français sur le terrain : la solution, selon eux, passerait par une nouvelle définition de la force de dissuasion française et de ses moyens. Or il s’agit précisément du dernier symbole et du dernier moyen de l’indépendance nationale.
Les Français ne délèguent leur autorité à l’Etat et ne consentent l’impôt que pour assurer leur liberté et leur sécurité, grâce à ses fonctions régalienne, armée, police et justice. Or la justice est peu à peu transformée en une machine à brimer les citoyens et à pervertir la notion de citoyen, la police n’assure plus l’ordre tout en asservissant le peuple, et l’on disloque l’armée. A cet Etat anti-régalien, fauteur d’invasion et complice du mondialisme maçon, il est clair que l’impôt n’est plus dû.
Comment l’appareil maçon s’est invité au synode
Mais le signe le plus éclatant, et sans doute le plus navrant, des progrès du mondialisme maçon se lit dans le synode sur la famille qui se termine au Vatican. Sans doute la farce n’est-elle pas jouée, de très nombreux évêques, une nette majorité semble-t-il, ayant demandé que le « rapport d’étape » soit substantiellement modifié pour faire apparaître la doctrine de l’Eglise. Et le document définitif ne sera publié que dans un an. Pourtant quelques évidences inquiétantes frappent déjà l’observateur. Cela a été très bien analysé, le pape François, fervent de Vatican II, a lancé le synode de la même façon que le Concile le fut : on prétend ne s’occuper de pastorale, on fait éclore ici et là les idées les plus folles, et on confie la rédaction des textes à des agents qui ne transcrivent ni la doctrine traditionnelle ni le sentiment majoritaire des pères. Sans doute les documents sont-ils ensuite modérés, améliorés (ce sera vraisemblablement le cas pour le document synodal), mais ils comptent, après négociation, assez de flou, d’ambiguïtés, de contradictions pour fonder une pratique désastreuse – d’autant qu’à chaque étape du processus les grands médias unanimes jouent la carte du progressisme. C’est ainsi que s’est déroulée la terrible révolution de Vatican II, et c’est ce qui menace de se passer pour le synode, tant les épiscopats et Rome même sont infiltrés par le fait maçon.
Depuis Vatican II, bien des prélats ont décidé de collaborer avec le monde et ses lumières. Les uns par naïveté, les autres par conviction maçonne, d’autres enfin par finasserie : il est clair que le mondialisme laïque, tel qu’il parle par la bouche de Nicolas Sarkozy ou de Barack Obama, par exemple, regarde les « grandes religions » comme adjuvants de la démocratie et moyen de police morale, mais ne peut tolérer en elle des convictions, une discipline, un droit, des institutions, une identité propre qui défient ses principe. Il n’y a rien, il ne doit rien y avoir au-dessus de la loi civile. Le dogme maçon combat Daech bien sûr, mais aussi les moines du mont Athos qui réservent leur territoire aux hommes, et l’Eglise catholique en ce que sa doctrine sur le mariage et la famille ne convient pas à la doxa contemporaine. Le pape François donne-t-il satisfaction au mondialisme maçon pour conserver à l’Eglise ce qu’elle peut d’autonomie, comme le maréchal Pétain faisait avec l’occupant allemand, ou court-il au-devant des demandes du monde par conviction ? C’est difficile à dire mais le résultat risque d’être le même. Le seul réconfort pour un catholique est que l’Esprit Saint souffle où il veut. Il faut le prier de venir