Une étude – à peine orientée – de l’université d’Adelaïde, en Australie, a modélisé l’évolution de la population mondiale au XXIe siècle et en conclut que même une Troisième Guerre mondiale, une grande peste ou tout autre événement entraînant un « contrôle de la population » (entendez des pertes massives) n’auraient « aucun » effet sur son volume global. Naturellement la « surpopulation » ferait l’effet d’une bombe démographique sur les ressources et le climat. D’où la nécessité du contrôle des naissances pour assurer le développement durable. C’est du moins ce qu’assurent ces « scientifiques », menés par le Pr Barry Brook et le Pr Corey Bradshaw.
Ils rejettent pour commencer l’hypothèse communément partagée selon laquelle la population va diminuer à partir de 2050 – projection fondée sur le vieillissement inexorable d’un grand nombre de pays du monde. La population du globe étant aujourd’hui évaluée à 7 milliards d’âmes, nos extrapolateurs, hardis autant qu’alarmistes, estiment que, toutes choses égales d’ailleurs – fertilité moyenne des femmes, mortalité, âge de la première maternité – les données démographiques de l’OMS et du bureau du recensement des Etats-Unis laissent prévoir 10,4 milliards d’humains d’ici à 2100.
Ni la guerre ni la pandémie n’arrêteront la bombe démographique
C’est trop, beaucoup trop, pour ces disciples de Malthus ! Ni le changement climatique, ni la guerre, ni l’augmentation de l’âge moyen de la première maternité, ni même la réduction de la fertilité n’y changeront grand-chose, assurent les chercheurs. Les pires catastrophes ne pourront rien contre leur prévision.
Pour la guerre, c’est simple : si un troisième conflit mondial devait faire autant de victimes que les Première et Seconde Guerres ensemble, soit quelque 90 à 120 millions de morts, ce ne serait qu’une infime fraction de l’humanité, à peine plus d’un pour cent.
Une pandémie mortelle servirait un peu mieux le développement durable, mais pas suffisamment, si l’on en croit les chiffres avancés par les chercheurs. Un virus qui prendrait 2 milliards de vie aujourd’hui n’empêcherait pas 8,4 milliards d’hommes de se côtoyer sur la planète en 2100. Même avec 6 milliards de morts – six personnes sur sept ! – on en serait encore à 5,1 milliards en 2100. On admirera la précision statistique qui accompagne toujours ces chiffres au service de la « Grande Peur » du climat et, au-delà, du discours sur l’« empreinte écologique de l’homme ».
« La population mondiale a augmenté si rapidement au cours du siècle dernier qu’environ 14% de tous les êtres humains ayant jamais existé sont en vie aujourd’hui. C’est une statistique qui force à réfléchir. On considère ces chiffres comme incompatibles avec le développement durable pour une série de raisons : ainsi le fait de ne pas pouvoir nourrir tous les hommes n’est pas la moindre, sans compter l’impact sur le climat et l’environnement », assure le Pr Bradshaw.
On se croirait dans les années 1970 lorsque Paul Ehrlich annonçait la Population Bomb – et la famine globale pour la décennie suivante… C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe et avec les vieux épouvantails qu’on fait la plus grosse propagande.
Contrôle des naissances et développement durable
« Même une politique de l’enfant unique semblable à celle de la Chine, mise en place de manière globale tout au long de ce siècle, ou des événements catastrophiques en termes de mortalité comme un conflit mondial ou une pandémie, aboutirait quand même à 5 à 10 milliards de personnes en 2010. »
Mais même si cela ne fonctionne pas, il faut tout de même y aller ! Sans surprise, les scientifiques estiment que le contrôle de la population est un devoir et une nécessité. « Notre travail révèle que la planification familiale effective et que l’éducation mondiale à la reproduction ont un grand potentiel pour maîtriser la taille de la population humaine et alléger la pression sur la disponibilité des ressources sur le long terme. Nos arrière-arrière-arrière-arrière-petits-enfants pourraient au bout du compte en profiter, mais les personnes en vie aujourd’hui n’en profiteront pas », a expliqué le Pr Brook.
Bradshaw, de sa part, recommande au nom du développement durable de « réduire notre impact autant que possible à travers l’innovation technologique et sociale ». L’innovation sociale ? Eh oui, nous y sommes déjà en plein, c’est le moins qu’on puisse dire.