Interstellar était très attendu. La bande-annonce en particulier offrait des images superbes, les plus belles du film d’ailleurs, dont celles d’une planète-océan. Hélas, le réalisateur, Christopher Nolan, très ambitieux comme souvent, auteur de deux Batman récents, à la réputation quelque peu surfaite, est retombé dans son travers courant de la lenteur et du bavardage. Deux films se conjuguent, une chronique familiale rurale, pas vraiment passionnante, et celui de l’exploration spatiale, beaucoup plus intéressante, hélas largement vampirisée par la première. La science-fiction, reproche courant, comprend bien davantage de fiction que de science.
Interstellar : une fable écologique
Interstellar tient surtout de la fable. Deux messages se superposent. Le premier affirme qu’un père doit absolument tenir les promesses faites à sa petite fille de dix ans, morale sympathique soit, thème passionnant, pas certain. Le second invite l’humanité à explorer les exoplanètes habitables, car nous sommes toujours à la merci d’une catastrophe majeure, ici un champignon-parasite détruisant l’une après l’autre toutes les plantes cultivées. Malgré les longueurs, les confusions formelles, l’intrigue demeure parfaitement facile à suivre de bout en bout. Sont multipliés les hommages à 2001, en particulier sa fin obscure, ici limpide. Les longueurs, le spectateur le comprend sur la fin, ne sont pas gratuites, ce qui ne les rend pas si intéressantes pour autant. Interstellar comprend tout de même quelques belles scènes, appréciées par un spectateur patient et bienveillant.