Un élu travailliste britannique qui a transmis à la police les noms de 22 hommes politiques soupçonnés d’avoir participé à des cercles pédophiles pendant les années 1970 et 1980 vient de déclarer que la complexité et l’importance de ces réseaux ont été gravement sous-estimées. John Mann, membre du Parlement pour Bassetlaw, a passé des mois à recueillir et à évaluer les témoignages du public et a retenu une liste de suspects qui comprend, a-t-il déclaré, trois députés en service ainsi que trois membres actuels de la Chambre des Lords. D’autres sont morts, la majorité d’entre eux n’est plus en activité sur la scène politique du Royaume-Uni.
John Mann affirme qu’au moins cinq réseaux pédophiles actifs à l’époque ont impliqué au moins un élu du Parlement et qu’ils étaient au courant de leurs activités respectives. « Dans certains cas je crois qu’ils ont commis leurs abus ensemble ».
L’enquête vise treize anciens ministres du Royaume-Uni
Le scandale, s’il s’avère, sera explosif : Mann a identifié quatorze conservateurs, cinq travaillistes et trois membres d’autres partis, et parmi eux treize sont d’anciens ministres. Il a toutefois indiqué qu’il n’exercera pas son privilège parlementaire qui l’autorise à nommer les hommes politiques soupçonnés d’avoir fait partie de réseaux pédophiles, assurant qu’il doit y avoir une enquête policière complète et sans concessions.
« Ce que fait la police maintenant est ce qui aurait dû être fait il y a bien longtemps », a précisé le parlementaire. Il assure que les preuves concernant la moitié des noms qu’il a transmis sont « incroyablement fortes », et estime qu’il n’a pas eu connaissance de toutes les personnes impliquées.
Deux grandes enquêtes policières sont en cours : Operation Trinity et Operation Midland, ainsi que d’autres moins importantes à travers le Royaume-Uni, mais elles ne sont pas coordonnées, regrette John Mann : les équipes « ne se parlent pas ».
Meurtres pédophiles à deux pas du Parlement
Les meurtres de trois jeunes garçons sont au cœur des enquêtes en cours, a révélé Scotland Yard la semaine dernière, et vise notamment des orgies pédophiles qui auraient eu lieu dans des appartements luxueux à deux pas du Parlement : les habitants de Dolphin Square de l’époque ont été invités à venir témoigner de « choses vues à l’époque et dont ils pourraient bien n’avoir compris la signification que maintenant ». Un témoin central, appelé « Nick », a déjà déclaré à la police qu’il avait vu un élu conservateur tuer un garçon de 12 ans par strangulation aux alentours de 1980. La police a qualifié l’ensemble de son récit de « crédible et vrai ».