Le projet de budget 2016 présenté par la Maison Blanche devrait infliger aux Etats-Unis le déficit le plus faible depuis huit ans. L’impact de la dette américaine, 18.000 milliards de dollars en tout, n’en sera pas annulé pour autant.
Actuellement le gouvernement américain paie chaque année 200 milliards de dollars d’intérêts, une somme stable et relativement faible en raison de la baisse des taux d’intérêts.
Mais ces derniers devraient rapidement augmenter, et les intérêts payés passeraient alors de 200 à 800 milliards de dollars par an avant la fin de la prochaine décennie.
En 2021, les intérêts remboursés égaleront le budget de la défense
En 2021 le gouvernement dépensera autant dans les intérêts de la dette que dans le budget de la défense. L’année suivante, la somme des autres postes du budget (sécurité sociale, assistance médicale, caisse d’assurance maladie…) sera également surpassée par les intérêts de la dette.
Ces dépenses non incluses dans le budget de défense du pays sont actuellement de 2.000 milliards de dollars et devraient inévitablement augmenter jusqu’à doubler avant 2025.
Le budget de défense et les autres postes budgétaires continueront par ailleurs à augmenter ces prochaines années, avant de diminuer dans la prochaine décennie, étouffés par la hausse des taux d’intérêts.
Le gouvernement américain incapable d’enrayer la croissance de la dette
Interrogé sur l’impact que pourraient avoir cette augmentation de la charge de la dette sur le budget américain, Josh Zumbrun, ancien correspondant à la Federal Reserve de Bloomberg et correspondant à Washington pour le magazine Forbes a déclaré qu’il serait très rapidement ressenti par les Américains : « Le budget de la défense et toutes les autres dépenses seront réduits. Tout personne qui refuse cette évolution dans la prochaine décennie devrait faire rentrer plus d’impôts, accélérer la croissance économique et couper les diverses prestations ». La politique américaine actuelle prend la direction opposée, au moins en ce qui concerne les deux derniers points.
A noter par ailleurs qu’il suffirait que l’Etat américain imprime lui-même sa monnaie sans passer par la Fed, banque privée, pour résoudre le problème des intérêts de la dette…