Quatre mois après la disparition de 43 étudiants au sud du Mexique, des experts légistes argentins missionnés par les familles ont relevé, ce week-end, des insuffisances et des irrégularités dans l’enquête officielle mexicaine.
La « vérité historique » sur la disparition des étudiants mexicains
Les autorités avaient annoncé une version qualifiée de « vérité historique » : les étudiants ont été massacrés puis incinérés par un groupe criminel, après avoir été livrés par des policiers corrompus.
Le Mexique avait alors fait parvenir 17 restes osseux carbonisés à l’Université d’Innsbruck en Autriche. Son laboratoire de renommée mondiale n’a pu confirmer l’identité que d’un seul étudiant.
Les experts argentins ont affirmé que des photos satellitaires montrent qu’il y a eu plusieurs feux depuis 2010 sur la décharge de Cocula où les étudiants auraient été incinérés, et qu’il est dès lors impossible d’assurer que les restes osseux soient ceux des étudiants et non ceux d’autres victimes.
L’étonnement des experts légistes argentins devant les profils génétiques fournis par le Mexique
Ils assurent en outre avoir trouvé des erreurs dans 20 des 43 profils génétiques des membres des familles des disparus envoyés à l’université autrichienne par la justice mexicaine, un taux inhabituellement élevé qui rend l’exploitation de ces échantillons impossible. Les experts ont également regretté de ne pas avoir été présents au moment où les autorités ont trouvé des sacs contenant des restes carbonisés qu’elles ont alors jetés dans une rivière.
La volonté du gouvernement de clore le dossier en se basant sur une analyse partiale qui manque de preuves commence à ressembler de manière préoccupante à une tentative de dissimulation a réagi lundi Erika Guevara Rosas, directrice d’Amnesty International pour les Amériques.