Manuel Valls s’est prononcé contre « l’islamo-fascisme », en insistant sur les valeurs de la République et de la laïcité. « Nous avons trop laissé au cours de ces dernières années ces thèmes à la droite extrême, a ajouté le premier ministre. Il faut que tous les républicains (…) ne laissent plus rien passer. »
Une réponse qui se veut « ferme », mais pour empêcher surtout que le Front national ne s’impose lors de la prochaine élection présidentielle, à laquelle Marine Le Pen semble, à l’heure actuelle, en mesure de figurer au second tour, selon les sondages sur les intentions de vote.
« Il y a danger, a poursuivi Manuel Valls. Quand le Front national fait 25 % aux élections européennes, quand dans les enquêtes d’opinion il est donné autour de 30 %, bien sûr qu’il y a une dynamique. Nous sommes sur le fil du rasoir. »
Contre « l’islamo-fascisme », et surtout contre le Front national
Pire ! Selon un sondage TNS Sofres publié lundi par Le Monde, un sympathisant UMP sur deux est favorable à des alliances locales avec le Front national à l’occasion des élections départementales qui auront lieu le mois prochain.
Le premier ministre s’inquiète, en réalité, de ce que l’actualité vienne flirter avec les thèmes de prédilection du FN, lui ouvrant une sympathie populaire de plus en plus grande quand l’establishment politique en a fait des tabous.
Répondant aux questions des journalistes sur RTL, il a donc déclaré qu’il ne fallait « céder ni à la peur ni à la division », mais cependant « poser tous les problèmes ». « Prendre ses responsabilités, c’est faire en sorte qu’il y ait un débat au sein de l’islam » « Il faut former autrement les imams, refuser ces imams qui nous viennent de l’étranger, refuser les financements de l’étranger », a notamment posé le premier ministre, qui dénonce par ailleurs tout amalgame.
Tout amalgame… ou presque. Car Manuel Valls a dénoncé avec vigueur, suivi par un grand nombre de responsables politiques, les déclarations de l’ancien ministre et proche de François Mitterrand, Roland Dumas, qui a estimé, en répondant à une question un peu plus tôt sur les ondes, à l’occasion de la présentation de son dernier livre, que Manuel Valls était « sous influence juive ».
Manuel Valls dénonce Roland Dumas sur la question juive, pas sur le socialisme
Il était plus facile de répondre sur ce point, amalgame oblige, que sur la question du socialisme. Roland Dumas a en effet mis en doute que Manuel Valls ait quoi que ce soit de socialiste. Et, sur ce point, une partie du PS est manifestement d’accord avec lui !