Une trentaine des meilleurs historiens que compte la Grande-Bretagne se sont réunis au service d’une campagne qui appelle à repenser fondamentalement la relation de la Grande-Bretagne avec l’Europe. Leur idée principale : critiquer l’idée d’une citoyenneté européenne et le concept de l’« unité » du peuple européen.
L’un de ces historiens, le professeur David Abulafia, affirme que des millions d’écoliers en Grande-Bretagne comme ailleurs en Europe apprennent une histoire « déformée » de l’Europe, qui fait croire à l’existence de l’unité du peuple et de l’histoire européenne, et qui a pour but de promouvoir une plus grande intégration de l’Union européenne.
Pour des historiens anglais, l’unité de Europe n’est pas un fait historique
« La recherche de racines communes n’a pas été ignorée à Bruxelles et parmi ses serviteurs. Les livres scolaires publiés tentent de présenter l’histoire de l’Europe comme une entreprise commune » explique-t-il. « Il faut le préciser : tenter de faire croire qu’un sens de l’identité européenne a existé depuis des siècles, tout comme vouloir présenter un but commun pour justifier l’unification de l’Europe implique une déformation du passé. »
Une déformation de l’histoire de l’Europe
L’historien David Abulafia précise également au Telegraph : « Une pression s’exerce en vue de donner un sens à la citoyenneté européenne et de la fonder sur une histoire commune inventée. L’histoire de l’Europe est une histoire de division et non une histoire d’unité. Lorsqu’il a été question d’unité – nous l’avons vu sous Napoléon, Hitler ou sous l’URSS en Europe de l’Est – on a abouti à des désastres. On ne peut faire autre chose que d’occulter les éléments discordants de l’histoire européenne pour créer cette histoire idéalisée. »
Pas de peuple européen ni d’unité de l’histoire de l’Europe
Il critique également l’affirmation selon laquelle nous serions tous membres d’un peuple européen, alors qu’il n’y a « aucune preuve historique permettant de dire qu’un tel peuple existe ou ait existé ».
Selon lui et selon les autres historiens réunis dans ce collectif, la création d’une « notion artificielle d’Europe » détourne les esprits de la réalité de la situation et « rend difficile la correction des nombreux problèmes qui existent au sein des institutions européennes ».
Matthew Elliott, directeur général de Business for Britain, une société affiliée à l’association « Histoire pour la Grande-Bretagne » explique que le concept d’une identité européenne unique est « dangereux » : « Le mot d’ordre de l’Union européenne est “Unité dans la diversité”, une philosophie louable. Malheureusement, un grand nombre de politiques européennes semblent écraser la diversité, tentant de remplacer les multiples identités présentes en Europe par une “culture européenne” unique – et artificielle » conclut-t-il.