La Chine répondra-t-elle au Quantitative easing de l’Union européenne par une guerre des monnaies ?

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Après avoir été annoncé le 22 janvier dernier par l’Union européenne, le « Quantitative easing » – injection de liquidités créées ex nihilo – de la Banque Centrale européenne (BCE) est désormais entré en vigueur. Si ce programme de Quantitative easing n’aura pas un impact direct sur la Chine par le biais des marchés financiers, il pourrait en revanche avoir des répercussions sur les politiques monétaires décidées et mises en place par la Chine et ainsi avoir un impact négatif sur l’économie réelle chinoise, estiment les experts chinois.
 

Le Quantitative easing de l’Union européenne inquiète la Chine

 
Si le programme de Quantitative easing devait se révéler bénéfique pour l’Union européenne, il pourrait être bon pour les exportations chinoises sur le long terme. « La chose importante est que les exportations chinoises vers l’Europe ont stagné ces dernières années et que cela continuera tant que l’Europe n’aura pas restauré son économie », commente ainsi Fredrik Erixon, directeur du European Centre for International Political Economy.
 
Mais les conséquences négatives peuvent être réelles pour la Chine dès lors que des économies majeures comme celles du Japon ou de l’Eurozone font pression par des mesures stimulantes. La Chine pourrait alors être traînée dans un « jeu » de dévaluation compétitive et même dans une guerre des monnaies dont elle ne veut pas, selon des experts interrogés par l’agence de presse officielle chinoise Xinhuanet.
 

La Chine entraînée dans une guerre des monnaies par les Quantitative easing de l’UE ?

 
« Alors que les Etats-Unis ont abandonné leur politique de Quantitative easing, d’autres économies comme celles du Japon ou de l’Eurozone choisissent des stimulus, et la dévaluation compétitive de leurs monnaies sera un des résultats d’une telle politique », a ainsi commenté Duncan Freeman, chercheur au Brussels Institute of Contemporary China Studies, avant d’ajouter : « Ces dévaluations auront un impact négatif sur la Chine, et le défi sera dès lors d’éviter de sombrer dans une guerre des monnaies. »
 
Un constat partagée par Tan Yalin, doyenne du China Foreign Investment Research Institute : « La Chine va être poussée à suivre les Quantitative easings de l’Europe, alors que l’économie de la Chine n’en a pas besoin et ne peut pas se les permettre », a-t-elle affirmé.
 
Le week-end dernier, la Chine a réduit des taux d’intérêts, une première conséquence de la politique menée par le Japon et l’Union européenne, pour Tan Yalin. Mais les analystes chinois omettent la sous-évaluation marquée du renminbi qui a permis à la Chine d’envahir le reste du monde avec la complicité de nos gouvernants. La situation de l’Europe exige maintenant un certain rétablissement de l’équilibre des parités pour éviter que la révolte économique des peuples ne se propage de la Grèce à d’autres pays. La guerre des monnaies est bien réelle.