A Londres, une école pour le djihad ?

A Londres, une école pour le djihad
 
Une école de Londres est sous le feu des projecteurs de la presse britannique parce qu’il en est parti régulièrement, ces dernières semaines, des jeunes filles pour la Syrie et le djihad. L’opinion publique s’en est émue, et la justice a interdit à certaines d’entre elles qui n’étaient pas encore parties de quitter le territoire national.
 
Quatre des cinq lycéennes à qui la Haute Cour de Londres a interdit, la semaine dernière, de quitter le pays de crainte, donc, qu’elles puissent rejoindre la Syrie viennent de la même école londonienne – la cinquième étant scolarisée à domicile. Une école que la justice, dans son jugement, s’était dispensée de mentionner. Mais certains journaux de la presse britannique, estimant que cette question était d’intérêt public, ont déposé un recours contre cette discrétion, et, cette semaine, on a finalement appris qu’il s’agissait de la Bethnal Green Academy, un établissement situé dans le quartier de Tower Hamlets, dans l’est de Londres.
 

Toujours la même école de Londres

 
Une jeune fille de la même école, Sharmeena Begum, 15 ans, était déjà partie en décembre dernier. Au mois de février, ce sont Kadiza Sultana, 16 ans, Shamina Begum, 15 ans, et Amira Abase, 15 ans, qui l’ont quittée pour les djihadistes de l’Etat islamique en Syrie.
 
Selon les chiffres officiels, ce sont environ six à sept cents Britanniques qui seraient partis combattre en Syrie, parmi lesquels une petite moitié serait rentrée au Royaume-Uni. Contrairement à ce qu’impose la prudence, les raisons de ces retours ne semblent pas avoir été établies. Selon Scotland Yard, il n’y aurait en revanche qu’une petite trentaine de jeunes filles à avoir rejoint l’Etat islamique en Syrie.
 
La Bethnal Green Academy, malgré sa bonne réputation, paraît donc spécialement impliquée, même si son directeur, Mark Keary, estime qu’il n’y a « aucune indication que la radicalisation des jeunes filles ait eu lieu au collège ».
 

Le djihad en questions

 
Aucune indication ? Les noms, d’origine extra-européenne, des jeunes filles qui sont parties semblent indiquer que les adolescentes sont toutes de familles musulmanes – au moins de source musulmane. Les photos visibles sur le site de l’école prouvent tout à la fois cette origine régionale et religieuse – on y voit même des jeunes filles voilées. Par ailleurs, toutes les jeunes filles concernées se trouvent avoir de 15 à 16 ans, ce qui laisse supposer qu’elles pouvaient se connaître.
 
Même si l’école compte 1.200 élèves, et que le pourcentage d’élèves concernées est relativement faible, il y aurait une coïncidence troublante à ce que ces jeunes filles se soient toutes retrouvées ailleurs. Et, dans ce cas, le contact premier aurait vraisemblablement eu lieu à l’école. Même si l’on comprend la réaction de son directeur, comment expliquer autrement cette importante mobilisation de jeunes filles britanniques originaires de son établissement pour le djihad ? Et pour quelle raison autre la justice aurait-elle, dans un premier temps, tu le nom de l’école ?
 
On notera que la presse observe qu’on est désormais sans nouvelles des jeunes filles qui ont réussi à partir. Par le témoignage d’autres jeunes filles, on peut bien cependant l’imaginer. La première chose qui leur est proposé – le terme est faible, puisque cela ne souffre manifestement pas d’être discuté – est d’épouser un valeureux combattant djihadiste. Le repos du guerrier, dans toute guerre, est un élément important, motivant.
 
Voire, si l’on se réfère au Coran, une récompense…