UCLA : la pilule contraceptive altère la structure du cerveau, et peut-être le comportement

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Une étude menée par des spécialistes des neurosciences à l’University of California Los Angeles (UCLA) révèle que les femmes sous contraception hormonale présentent une modification de la structure du cerveau : chez elles les deux principales régions liées aux émotions et aux prises de décisions sont altérées, plus minces. Le comportement des femmes sous contraceptifs oraux pourrait être lui aussi altéré, suggèrent-ils.
 
Les chercheurs ont étudié les cas de 90 femmes, parmi lesquelles 44 étaient sous pilule contraceptive hormonale, les 46 restantes non. Chez les femmes sous pilule, ils ont constaté un amincissement moyen « significatif » des ces deux zones du cortex (latérale orbitofrontale et cingulaire postérieure), sans pouvoir dire si cela est associé à des modifications du comportement, et sans se prononcer pour l’heure sur une relation de cause à effet.
 

Le cerveau est-il durablement altéré par la pilule contraceptive ?

 
Ils ne sont pas non plus en mesure de dire si l’altération de la structure du cerveau est durable, voire permanente : seules des études complémentaires permettront de déterminer si l’arrêt des contraceptifs oraux est associé ou non au retour à la structure initiale.
 
L’étude souligne que le développement cérébral continue bien après la puberté chez la femme, et que, sans doute en relation avec les différences hormonales, ce développement n’est pas tout à fait le même que chez l’homme, ce qui a amené les chercheurs à penser que l’absorption d’hormones de synthèse et le blocage des hormones naturelles pouvaient avoir des conséquences sur le cerveau.
 
Leurs résultats, publiés dans Human Brain Mapping, laissent a priori supposer que ce sont les hormones de synthèse qui sont principalement responsables de cette structure cérébrale altérée.
 

Les chercheurs d’UCLA recommandent de nouvelles études sur la pilule contraceptive et le comportement

 
Les chercheurs n’ont pas fait d’études comportementales sur leurs sujets d’expériences mais ils formulent l’hypothèse que « la régulation délibérée de l’émotion par la réévaluation cognitive ou par la suppression » puisse être « moins efficace » chez les femmes sous pilule. D’autres différences, positives ou négatives, sont pressenties à partir des données d’autres études : le fait est que le comportement des femmes sous pilule est probablement altéré par rapport à ce qu’il aurait été sans ce contraceptif oral.
 

Anne Dolhein