Philadelphie, Miami, Washington, Paris, Rome, Genève, Bruxelles, Vancouver… Partout dans le monde, des milliers de personnes se sont réunies pour fêter la première Journée internationale du yoga, soutenue et encouragée par les autorités de l’ONU. Cette journée a également rassemblé des dizaines de milliers de personnes à New Delhi, où le Premier ministre indien Narendra Modi s’est livré lui-même, et en public, à plusieurs exercices.
 
A New York, ce sont près de 17.000 personnes qui se sont rassemblées à Times Square, au cœur de la ville, pour célébrer cette première journée internationale de yoga. Parmi elles, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon et son épouse, qui se sont joints aux participants tout de blanc vêtus.
 

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, soutient la journée internationale du yoga et y participe

 
« En proclamant le 21 juin Journée internationale du yoga, l’Assemblée générale a reconnu les avantages holistiques que cette pratique remontant à la nuit des temps procure, et le fait qu’elle est foncièrement compatible avec les principes et les valeurs de l’Organisation des Nations unies » a expliqué Ban Ki-moon dans un communiqué, montrant ainsi la préoccupation de l’ONU pour la spiritualité d’une part, mais surtout pour une spiritualité panthéiste, contre laquelle des exorcistes mettent pourtant en garde. Le terme « holistique » renvoie pour sa part au Nouvel Age et à sa vision panthéiste du monde.
 
Après avoir suivi les instructions du gourou indien Sri Sri Ravi Shankar, Ban Ki-moon a encouragé la pratique du yoga à laquelle plusieurs membres de l’ONU se sont essayés ce dimanche pour la première fois.
 
« J’espère que si le yoga promeut la dextérité physique, il peut aussi promouvoir la dextérité diplomatique », a déclaré le secrétaire général de l’ONU. « J’espère que cette pratique du yoga donnera aux gens le sens de l’unité et du travail en commun dont nous avons besoin pour vivre en harmonie et plaider en faveur de la dignité de tous », a-t-il déclaré.
 

Le Premier ministre indien Narendra Modi salue cette première journée internationale du yoga

 
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’est félicité de la réussite de cette première journée internationale du yoga à travers le monde. L’occasion de remercier l’ONU et les 193 pays qui ont apporté leur « soutien sans précédent » à la résolution proposée par l’Inde pour que le 21 juin devienne la première journée internationale de yoga. Les pays de l’ONU avaient alors affirmé qu’une « nouvelle ère » commençait pour entraîner l’esprit humain vers de nouvelles hauteurs de paix et d’harmonie…
 
Le Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi pratique chaque jour le yoga à titre personnel. Mais il a également nommé un ministre pour faire la promotion du yoga, et mis en place des cours gratuits pour tous les fonctionnaires du pays et leurs familles.
 
Les minorités religieuses ont été moins enthousiastes en Inde, accusant notamment le Premier ministre indien de faire avancer son plan de promotion de l’hindouisme sans se préoccuper des minorités religieuses dans le pays.
 

En Inde, chrétiens et musulmans refusent de participer à cette journée internationale du yoga

 
Les musulmans ont répété que la pratique du yoga était une pratique hindoue et certainement pas islamique. Ils ont découragé les fidèles de se joindre aux exercices proposés. Ils ont également souligné, très justement, que les exercices de yoga font notamment du soleil une divinité, ce qui est parfaitement contraire à l’enseignement islamique.
 
En réponse à ces objections, un député du parti BJP a simplement répondu : « Ceux qui sont opposés au yoga devraient quitter le pays ou se noyer dans l’océan. » Pratique apaisante, semble-t-il …
 
Les chrétiens, quant à eux, ont dénoncé le fait que ces exercices soient organisés le dimanche matin, pendant la célébration de la messe. Mais pour autant l’Occident n’a exprimé aucune condamnation d’une journée organisée au nom de spiritualités panthéistes, alors que plusieurs exorcistes ont déjà prévenu que la pratique peut ouvrir la porte aux démons.
 

Béatrice Romée