Le FNUAP (Fonds des Nations unies pour la Population) enseigne le planning familial aux journalistes en Gambie

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Le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP) a consacré un atelier de cinq jours à la « conscientisation » des journalistes de Gambie sur les questions de planning familial, de santé sexuelle et de « dividende démographique ». Vingt-cinq professionnels des médias ont participé aux conférences lors de cette session organisée dans le camp d’écotourisme « Tendaba Camp » dans la Lower River Region. L’objectif est clair : il faut changer les mentalités. Qui mieux que la presse peut faire pression sur les populations ?
 
Le « dividende démographique » dont le FNUAP fait la promotion se définit ainsi : « Un pays dans lequel la part des jeunes dans la population augmente et le taux de fécondité diminue peut récolter les fruits d’un “dividende démographique”, un phénomène de hausse de la productivité économique qui se produit lorsque le ratio de la population active par rapport au nombre de personnes à charge s’accroît. »
 

Planning familial, santé sexuelle, réduction de la fertilité : le FNUAP endoctrine les journalistes de Gambie

 
Il s’agit naturellement d’une vision à court terme. On oublie bien sûr de dire que lorsque le taux de fécondité diminue, le vieillissement de cette importante population jeune amènera ses propres problèmes comme le montre l’exemple chinois…
 
Issus de la presse papier comme des médias sur internet, les journalistes gambiens étaient invités à réfléchir sur le thème « De la communication aux résultats, mise en valeur de l’impact de la FNUAP ». Au nom du fonds onusien, Alieu Jammeh a déclaré qu’il ne s’agissait pas seulement de tenir les journalistes au courant de ses activités : l’objectif était aussi bien de mettre en place un nouveau partenariat entre l’organisme international et les entreprises de presse en Gambie.
 
Le FNUAP ne fait pas mystère du fait qu’il s’agit non seulement d’attirer l’attention sur ces questions, mais d’expliquer aux journalistes comment ils doivent en parler – et donc ce qu’ils doivent en dire.
 
C’est indispensable, explique Momodou Mboge, responsable local du FNUAP : ses objectifs ne sauraient être atteints sans rechercher de tels partenariats, « afin de disséminer une information importante pour la vie des gens ».
 

Le Fonds des Nations unies pour la population enseigne le planning familial pour que la presse répercute ses plans

 
La Gambie a déjà été soumise à cinq plans quinquennaux du FNUAP depuis son arrivée dans le pays en 1972 : le 8e sera bientôt mis en place. A la suite d’une évaluation des activités de l’organisme dans le pays en 2013, on a mis l’accent sur les Objectifs du Millénaire qui réclament une mise en œuvre spécifique dans des régions données. Parmi les activités programmées pour l’ensemble du pays : la sensibilisation au planning familial et à la santé sexuelle et reproductive (qui sert souvent de cache-sexe à la promotion de l’avortement) et la fourniture de services de santé reproductive « équitables » et accessibles.
 
On apprend dans le même temps que le bureau gambien du FNUAP vient d’allouer une subvention équivalente à près de 40.000 euros – une somme perçue comme « époustouflante » à l’aune du pouvoir d’achat local au Conseil national de la jeunesse du pays. Elle servira notamment à financer des séminaires sur la santé reproductive et le sida en direction des jeunes. Des programmes qui en général ne mettent pas l’accent sur l’abstinence et encore moins la chasteté…
 

Anne Dolhein