Les évêques catholiques de Terre sainte ont déposé plainte auprès de la police contre un rabbin extrémiste qui a appelé à incendier les églises. C’est ce qu’a déclaré dimanche le directeur exécutif de l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre sainte, Wadie Abounassar, évoquant la réaction épiscopale suite aux propos du rabbin Bentzi Gopstein, leader du mouvement Lehava, qui appelle à défendre l’identité juive en luttant contre les dangers de l’assimilation avec d’autres peuples.
 
« Lors d’un débat public, Gopstein n’a pas hésité à affirmer que la loi juive préconisait de détruire l’idolâtrie en terre d’Israël et qu’en conséquence les églises et les mosquées pouvaient être incendiées », a précisé Wadie Abounassar.
 

En Israël, plainte des évêques contre un rabbin

 
Dans un communiqué publié vendredi dernier, l’AOCTS précise :
 
« Ces propos, qui interviennent après une suite préoccupante d’actes de vandalisme contre des Lieux Saints en Israël, sont inacceptables pour l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte. Ils incitent à la haine et font peser une réelle menace sur les édifices religieux chrétiens de ce pays.
 
« La communauté catholique de Terre Sainte a peur et se sent en danger. Une plainte a donc été déposée ce vendredi matin auprès de la police israélienne.
 
« L’AOCTS en appelle aux autorités israéliennes afin qu’elles garantissent une vraie protection aux citoyens chrétiens de ce pays, ainsi qu’à leurs lieux de culte. »
 

Incendier les églises de l’idolâtrie

 
Les propos séditieux ont été tenus le 4 août, à l’occasion d’un débat organisé dans le Centre Wolfson d’études de religion juive à Jérusalem. S’autorisant de certaines autorités rabbiniques, dont l’érudit médiéval Maimonide, qui ont jugé que le christianisme est une idolâtrie, le rabbin Gopstein répond positivement à la question de savoir s’il faut brûler les églises. « Maimonide a-t-il demandé de les détruire, oui ou non ? L’idolâtrie doit être détruite. »
 
Face à l’affirmation du risque judiciaire qu’il prenait en tenant ces propos, le rabbin a ajouté : « C’est la dernière chose qui me dérange. Si c’est la vérité, alors je suis prêt à rester cinquante ans en prison pour cela. »
 
Néanmoins, après la diffusion de l’enregistrement, le rabbin Gopstein, ayant manifestement réfléchi, a publié un communiqué pour affiner sa pensée : « Ces allocutions ont été faites lors d’un débat sur les opinions de Maimonide sur la chrétienté. Au cours de ce débat, j’ai expliqué que selon Maimonide, l’idolâtrie doit être détruite. J’ai souligné à plusieurs reprises que je n’appelais en aucun cas à entreprendre des actions mais que du point de vue de Maimonide, il incombe au gouvernement à mener ces actions et non pas aux individus. » Il a, en outre, conseillé à la police d’aller plutôt enquêter sur ceux qui prêchent dans les mosquées.
 
Bref ! le rabbin conseille au gouvernement d’appliquer, strictement, la loi ; et donc selon l’interprétation de Maimonide. Pour lui, il s’en lave les mains.
 

Qui reprendra le flambeau ?

 
Sans doute n’a-t-il pas étudié le latin, et ne connaît-il donc pas la fameuse règle « Caesar pontem fecit », qui signifie non que César construisit ce pont de ses propres mains, mais qu’il le fit faire.
 
Appeler à mettre le feu aux églises, c’est armer le bras de l’incendiaire !
 
On doute que Benyamin Netanyahou prenne l’illustre Maimonide pour argent comptant. Mais certains extrémistes se verraient sans doute bien prendre le relais…
 

François le Luc