Selon de nouvelles projections de l’ONU, la population mondiale va continuer sa croissance après 2050 pour atteindre quelque 11,2 milliards d’ici à 2100. La marge d’erreur de la projection est tout de même importante : la fourchette va de 9,5 à 13,3 milliards d’âmes…
Mais les pays émergents comme l’Inde, la Chine et le Brésil, aujourd’hui forts de populations jeunes, vont se trouver avant cette date aux prises avec le problème du vieillissement de la population aggravé par une baisse importante de la fertilité. C’est ce qu’a indiqué John Wilmoth, directeur de la Division population de l’ONU lors des Joint Statistical Meetings, JSM 2015, à Seattle, mardi.
De manière générale, les projections retenues jusqu’à ce jour prévoyaient un pic de la population mondiale en 2050, dans une fourchette assez large d’ailleurs et toujours dans le but d’affoler le quidam avec l’annonce de pénuries et de surpopulations aggravées, bien sûr, par le « réchauffement climatique ».
L’ONU rejoue la carte alarmiste sur la croissance de la population mondiale
Les nouvelles projections font état d’une « probabilité » de voir la croissance démographique mondiale s’arrêter au cours de ce XXIe siècle limitée à « 23 % ».
C’est la fertilité africaine qui entraînera la croissance de la population mondiale, selon la Division population de l’ONU. Celle-ci pense que l’Afrique comptera, à la fin du siècle, entre 3,4 et 5,6 milliards de personnes, soit d’environ 3 à 5 fois plus qu’aujourd’hui (1,2 milliards). L’ONU pointe non seulement les hauts niveaux de fertilité persistants du continent, mais aussi le ralentissement récent du rythme de la baisse de la fertilité.
Dieu sait pourtant que les institutions internationales et les grandes ONG font tout pour diffuser les « contraceptifs modernes » dans le continent noir. De telles projections assorties de prédictions alarmistes annoncent sans aucun doute de nouvelles offensives en ce sens.
L’Asie, annonce l’ONU, restera en tête des continents les plus peuplés, mais après un pic à 5,3 milliards au milieu du siècle, sa population devrait redescendre à quelque 4,9 milliards vers 2100, contre 4,4 milliards aujourd’hui. Mais c’est précisément dans les pays asiatiques, comme la Chine et l’Inde, mais aussi le Brésil qui présente une situation semblable, que le schéma démographique s’annonce inquiétant : le vieillissement de la population est inexorable et il faut agir dès aujourd’hui, selon Wilmoth.
Les pays émergents doivent agir face au problème du vieillissement
« La nouvelle projection suggère que ces pays doivent investir certains bénéfices de leur “dividende démographique” au cours des décennies à venir dans la mise en place de mesures au bénéfice de leur population vieillissante de demain, dans le domaine de la sécurité sociale, des pensions et des soins », assure-t-il. Le dividende démographique, c’est l’avance économique que procure une importante population jeune et active.
Les projections de l’ONU sont-elles exactes ou non ? Est-il vrai que seule l’Europe connaîtra un déclin de population – 100 millions d’ici à la fin du siècle ? Les Etats-Unis connaîtront elle une augmentation de quelque 30 % pour passer de 322 millions aujourd’hui à 450 millions en 2100 ?
En fait, les projections démographiques sont nécessairement incertaines, et fortement teintées aujourd’hui par les préjugés politiques qui les accompagnent. Wilmoth expliquait ainsi à Seattle que les projections actuelles pour les pays à fort taux de natalité « pourront » exacerber des problèmes existants, qu’ils soient environnementaux, liés au manque de ressources et à la pollution, ou sanitaires, avec une mortalité maternelle et infantile accrue. Ce dernier facteur ferait baisser la population, notez… Il prévoit également des problèmes économiques : le chômage, les salaires de misère, la pauvreté. Mais on sait que la baisse et le vieillissement de la population sont liés à des problèmes graves tandis que la croissance démographique, elle, produit les « dividendes » cités plus haut.
A cette batterie de prédictions catastrophiques s’ajoute l’annonce de difficultés dans le secteur public – avec l’incapacité des gouvernements à faire face aux investissements sanitaires, d’éducation et d’infrastructures qu’entraînerait une croissance rapide de la population – et sociales, avec l’instabilité politique et l’augmentation du crime.
Face à de tels augures, qui oserait encore s’opposer au discours malthusien ? C’est bien le but…