C’est décidé, la Malaisie (22 millions d’habitants) se donne jusqu’à 2018 pour équiper ses 28 millions de véhicules d’une puce RFID (Radio Frequency Identification). Adaptée également pour les motos, elle sera incorporée à la nouvelle vignette fiscale à coller sur le pare-brise avant, et permettra de suivre tout véhicule par satellite. Le grand mouvement de « traçage/puçage » se poursuit.
La Malaisie adopte la puce RFID
Bien sûr, il est avant tout question de « sécurité », selon le mot employé par le ministre des Transports…
Sécurité face aux délinquants que la police pourra désormais poursuivre plus facilement : les voitures volées seront localisées et le clonage des plaques d’immatriculation enrayé.
Sécurité via l’inévitable contrôle de l’immigration : les étrangers se verront attribuer une vignette particulière, intitulée « Vehicle Entry Permit » (VEP).
Sécurité dans le trafic routier, enfin, qui pourra être assoupli, à travers une adaptation des feux de circulation et un paiement sans arrêt strict aux barrières de péages.
Contrôle et surveillance
« Surveillance » serait en réalité un terme plus adapté. On imagine l’étendue du contrôle que cette puce peut générer, bien reliée aux satellites ad hoc. On suivait vos agissements sur la toile, on les suivra désormais sur la route – restent nos deux jambes pour s’enfuir.
D’ailleurs, le quotidien malaisien qui annonce cette nouveauté ne dit rien des conséquences éventuelles sur la vie privée des conducteurs qui, sans être délinquants, sans être immigrés, pourront se faire suivre par les autorités, en toute impunité.
Ce nouvel outil entre dans la réflexion mondiale en cours sur le « traçage/puçage » généralisé – il est déjà question d’implantation humaine sous-cutanée. Une perspective qui fait polémique, rappelle quand même le quotidien, en particulier en Europe et aux États-Unis, mais qui n’en progresse pas moins.
En Europe : le système eCall pour les véhicules
S’il n’est pas encore question de puce RFID pour les véhicules français, ils bénéficieront d’ici un mois, d’un système approchant. Selon un dispositif européen, tous les véhicules construits devront être équipés, à partir du 1er octobre 2015, du système eCall, un système d’appel automatique d’urgence inclus dans une carte SIM dédiée, qui permet au véhicule de communiquer. Concrètement, dès qu’un accident grave sera enregistré par les capteurs de la voiture, le système appellera d’office le 112, en donnant la localisation géographique et le modèle du véhicule.
Ce système est peut-être « dormant », c’est-à-dire actif seulement en cas d’accident, mais il peut être activé manuellement pour utiliser de manière permanente les antennes-relais des opérateurs téléphoniques… Et la Commission européenne n’a pas manqué de préciser : « les possibilités de la plateforme technologique eCall (par exemple les modules de positionnement, de calcul et de communication) pourraient être exploitées pour des services additionnels ». On imagine lesquels.